Bruno Le Maire promet de supprimer l'ENA s'il est élu en 2017, la ministre de la fonction publique lui répond

Dans le quotidien Le Parisien - Aujourd'hui en France daté de ce jeudi, Bruno Le Maire explique qu'il promet de supprimer la grande école d'administration basée à Strasbourg s'il est élu en 2017. "Démagogie", lui rétorque la ministre de la fonction publique en visite sur place.

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"Il est temps de supprimer l'ENA. Elle a rempli son office pendant des années, formé des fonctionnaires de grande qualité. Mais nous entrons dans un monde nouveau: celui des entrepreneurs, de la créativité, de l'innovation. Où la haute administration doit reprendre sa juste place", explique Bruno Le Maire, issue lui-même de l'ENA.

Il propose "une école d'application sur le modèle de l'École de guerre, à laquelle les hauts fonctionnaires les plus méritants pourront avoir accès au bout de dix ans, pour leur permettre de franchir une nouvelle étape dans leur parcours professionnel". En ce jour de rentrée scolaire, le député Les Républicains de l'Eure indique qu'il fait de l'éducation sa "priorité" et déplore qu'"à la fin du primaire, beaucoup d'enfants ne savent pas bien lire et écrire et vont après dans des voies de garage". "La priorité absolue, c'est le primaire et la langue française", insiste-t-il. C'est pourquoi il veut "remettre quinze heures d'enseignement pour le français au primaire au lieu des dix, actuellement".

Il confirme dans cet entretien qu'il est toujours pour la fin du collège unique et favorable "à un collège diversifié qui valorise le talent des enfants." Il souhaite aussi que "les lycées professionnels, les CFA (centres de formation en alternance) et les Greta (formations pour adultes) fusionnent pour devenir des écoles des métiers qui ne seront plus placées sous la direction de l'Education nationale, mais sous la direction des régions avec la participation des entreprises". Il veut également donner "plus de pouvoir et d'autonomie" aux chefs d'établissements du collège et du lycée. "Cela doit passer par la liberté de recruter les professeurs et aussi de les évaluer". Et il propose de les "rémunérer en conséquence". Enfin, Bruno Le Maire annonce vouloir revaloriser le salaire "des enseignants du primaire à hauteur de 10%."

Vous pouvez retrouver l'intégralité de cette interview sur le site de nos confrères du Parisien

 


La réponse d'Annick Girardin, ministre de la Fonction publique

"Critique facile", "démagogie" : la ministre de la Fonction publique, Annick Girardin, a répondu jeudi à Bruno Le Maire (LR), qui promet de supprimer l'ENA, la grande école de l'administration, s'il est élu président en 2017.
"La critique de l'ENA est facile, c'est un repoussoir classique pour tous les populistes", a commenté la ministre lors d'un déplacement dans cette école de formation des élites, basée à Strasbourg, selon son entourage.

Pour Mme Girardin, Bruno Le Maire, issu de l'ENA lui-même, "a besoin d'exister dans cette primaire, il essaie d'aller contre sa nature", "la fonction publique mérite mieux que la démagogie des anciens élèves de l'ENA".

D'après les propos rapportés à l'AFP, la ministre a ensuite insisté sur "le vrai enjeu", "oublié" selon elle par M. Le Maire: "la diversification des profils des hauts fonctionnaires de demain". "C'est ce que nous faisons en multipliant les prépas intégrées", en "renforçant l'information sur les métiers de la fonction publique" ou encore "développant l'apprentissage", a-t-elle ajouté.
Elle a souhaité que "les hauts fonctionnaires de demain" soient "innovants et créatifs", "incarnent la diversité de notre société" et "soient exemplaires contre le pantouflage (possibilité pour un haut fonctionnaire d'aller travailler dans le privé, ndlr) et les conflits d'intérêts".

"La carrière d'un haut-fonctionnaire ne doit plus être de réussir un concours et de se mettre en pilote automatique jusqu'à la retraite", a-t-elle dit encore.
Dans un entretien au Parisien jeudi, le candidat LR estime qu'"il est temps de supprimer l'ENA". L'école "a rempli son office pendant des années, formé des fonctionnaires de grande qualité. Mais nous entrons dans un monde nouveau: celui des entrepreneurs, de la créativité, de l'innovation. Où la haute administration doit reprendre sa juste place", explique-t-il.

Le candidat de la primaire à droite propose à la place "une école d'application sur le modèle de l'École de guerre", qui forme les officiers supérieurs, "à laquelle les hauts fonctionnaires les plus méritants pourront avoir accès au bout de dix ans, pour leur permettre de franchir une nouvelle étape dans leur parcours professionnel".
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