L'application Nutrimouv, lancée mercredi 3 juillet, se présente sous forme d'un jeu qui dispense des conseils de santé au fur et à mesure de la progression de l'enfant. La Maison Sport Santé de Strasbourg (Bas-Rhin) en est à l'origine.
Vous connaissiez Pokemon Go, le jeu pour parcourir le monde à la recherche des célèbres Pokemon ? Voici Nutrimouv, l'application qui encourage les 8-12 ans à vadrouiller dans Strasbourg, et attraper des créatures tout aussi surprenantes, les Nutrimouv. Le jeu est disponible depuis début juillet 2024.
Ces bestioles sont des avatars de nos bonnes - ou mauvaises - habitudes en termes de santé, et leurs noms en disent long : Sédentaria, Couchetar ou encore Déshydratos (ça, c'est pour les mauvaises habitudes, vous l'aurez compris).
"Chaque jour, une session de jeu permet d'attraper une créature, et ne dépasse pas quinze minutes", explique la cheffe de projet à la Maison Sport Santé de Strasbourg, Léa Rebouah. Via un quizz, les créatures dispensent des conseils sur l'alimentation et la bonne hygiène de vie. Une manière de "transformer le temps d'écran des enfants", précise la cheffe de projet, là où un jeu avec papier et crayon aurait peut-être eu moins d'impact auprès des plus jeunes.
Le jeu se déroule en partie dans les rues strasbourgeoises, smartphone en main. Cela permet déjà de se dépenser un peu. Les joueurs peuvent ainsi découvrir les équipements qui permettent de faire du sport dans la ville, le tout idéalement accompagnés des parents. L’application comptabilise le nombre de pas réalisés, et d'autres actions vous permettent de gagner des récompenses.
Une chasse aux créatures, mais pas aux "kilos en trop"
Cette application a été imaginée par la Maison Sport Santé de Strasbourg, financée par l'Agence régionale de Santé du Grand Est et l'Eurométropole de Strasbourg à hauteur de 100 000€. C'est la première du genre en France, et entend sensibiliser les plus jeunes à prendre soin de leur santé.
Le président de la Maison Sport Santé de Strasbourg, et adjoint en charge de la santé, Alexandre Feltz, travaille depuis des années sur la problématique du surpoids et de l'obésité. Il se base sur ces données sanitaires. Une personne sur quatre en Alsace est en situation de surpoids, une sur dix en situation d'obésité. Pour autant, "on ne fait jamais référence au poids ou aux kilos en trop, assure Léa Rebouah. Nous voulons renforcer les comportements favorables à la bonne santé, sans culpabiliser".
L'application vient dans la continuité du dispositif Preccoss, qui permet la prise en charge des enfants et adolescents en situation de surpoids ou d'obésité. Selon les chiffres, 14% des enfants de 5 ans ont des problèmes de poids en Alsace.