Coupe du monde féminine de football : "C'est une opportunité immense", Lucile Guillotin, journaliste à France 3 Grand Est, va commenter 11 matchs

La Coupe du monde féminine de football sera diffusée sur France Télévisions du 20 juillet au 20 août. Lucile Guillotin, rédactrice en chef adjointe à France 3 Alsace, prêtera sa voix pour commenter 11 des 32 matchs. Une consécration après avoir suivi le Racing club de Strasbourg pendant dix ans pour France Bleu.

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La Coupe du monde féminine de football , organisée du jeudi 20 juillet jusqu'au 20 août, sera diffusée sur France Télévisions. N'oubliez pas d'augmenter le volume de votre téléviseur, il ne faudrait pas que vous manquiez les commentaires de Lucile Guillotin. La journaliste de France 3 Alsace a été choisie pour commenter depuis Paris 11 des 32 matchs diffusés de la compétition qui se déroule en Australie et Nouvelle-Zélande. 

À 44 ans, cette passionnée de sport a encore du mal à réaliser qu'elle va faire découvrir le foot féminin à des millions de personnes. Après avoir été la voix enthousiasmante de plus de 350 matchs du Racing club de Strasbourg, la rédactrice en chef adjointe prépare depuis un mois ses fiches et ses notes concernant les équipes qui s'affronteront. Une passion sans commune mesure qu'elle transmettra dès ce jeudi 20 juillet en commentant depuis Paris le match d'ouverture Nouvelle-Zélande - Norvège.

Retour en interview sur le parcours de cette sportive dans l'âme. 

Comment as-tu réagi à l'annonce de ta nomination pour la Coupe du monde ? 

"Au mois de juin, on m'a demandé si cela me tentait de commenter la compétition pour France Télévisions. Je ne m'y attendais pas du tout, mais j'ai dit oui direct. C'est une opportunité immense. Les équipes connaissent mon passé de commentatrice. Mais je suis heureuse de pouvoir transmettre ma passion aux téléspectateurs qui vont nous suivre. Bon, il va falloir se réveiller tôt, la plupart des matchs sont diffusés entre 3h du matin et midi". 

La préparation en amont est intense ? 

"Déjà, il faut arrêter de boire [rires]. Ensuite, c'est intensif. Il faut connaître l'histoire des sélections, les façons de jouer des équipes, mais aussi leur palmarès, les noms des joueuses. Et, ce n’est pas toujours facile. On trouve beaucoup moins d'informations sur le football féminin comparé au masculin, c'est dommage. En plus, même si je suis les matchs de la Ligue des champions féminine depuis un bon bout de temps, il y a moins de retransmissions que pour les garçons. Donc forcément, moi-même, je regarde davantage le football masculin, mais je ne pense pas qu'ils sont en opposition. Il y a le football, et c'est tout"

Cette passion pour le sport, elle vient d'où ? 

"Je suis fana de football, mais j'aime tous les sports en général. Ça a commencé quand j'avais 6-7 ans, mon frère jouait au foot et j'allais le voir régulièrement. Chez moi, je regardais les matchs à la télévision, et il n'y en avait pas tant que ça. Je me souviens de ma première Coupe du monde, j'avais 8 ans et c'était en 1986. Puis j'ai commencé à jouer dans un club près de Caen. On n'était que trois filles, c'était rare à l'époque.

À l'adolescence, ça se corse. Les filles ont plus le droit de jouer en équipe avec les mecs, donc j'ai arrêté pendant un moment. Je ne me rendais pas forcément compte de cette différence de traitement avec les garçons, mais ça n'a pas éteint ma passion du football. Ensuite, en revenant dans le Val d'Oise, là où je suis née, je me suis remis au foot et j'ai même fait du tennis et du handball".

Le journalisme sportif, c'était donc une évidence pour toi ? 

"Dans ma tête, mon ambition était d'abord d'être journaliste. Puis à l'école de journalisme, je me suis spécialisé dans la radio et je travaillais en parallèle avec Sport O'FM. J'allais en reportage au camp des loges, le centre d'entraînement du Paris Saint-Germain. C'était génial. Après, j'ai fait un stage à l'Equipe TV, je remplissais les tableaux des scores. J'étais heureuse comme un poisson dans l'eau. 

Après 20 ans au planning de Radio France, je suis entrée à France Bleu Alsace. J'ai commenté les matchs du Racing club de Strasbourg pendant dix ans jusqu'à 2016. C'est une tranche inoubliable de ma vie. Ça m'a donné de l'assurance. En radio, ce que j'aime le plus c'est le direct, c'est un danger sans filet qui te donne de l'adrénaline. C'est indescriptible".

Pourquoi avoir laissé la radio au profit de la télévision ? 

"Même si c'était passionnant, je sacrifiais tous mes week-ends et j'avais envie de faire autre chose. Je suis quelqu'un qui s'ennuie très vite. Rester vingt ans dans une rédaction au même endroit, ce n’est pas possible pour moi. En 2020, je deviens rédactrice en chef adjointe à France 3 Alsace, ça me tentait bien. Pendant dix mois, de septembre à juillet 2023, j'ai aussi été rédactrice en chef adjointe pour Stade 2. Une expérience très enrichissante. 

À la rentrée, je serai rédactrice en chef pour Sports d'ici, un magazine sportif hebdomadaire construit avec les rédactions régionales de la chaîne. Il y aura des portraits de clubs locaux. Ça permettra de mettre de belles histoires en avant. Et puis, c'est une fierté pour moi, car j'ai toujours fait de l'info de proximité".

Le journalisme sportif est-il encore et toujours un milieu hostile aux femmes ? 

"Je suis fière de faire ce métier. On est de plus en plus habitué dans les médias je pense. Malgré tout, une femme aura toujours plus de mal à se faire une place qu'un homme. Il faut du caractère. Quand je commentais les matchs du Racing, je rencontrais beaucoup de joueurs. Je n'ai jamais senti de différences avec eux. Peu importe le regard des gens et les remarques qu'on se prend, il ne faut pas se décourager. On ne demande jamais à un journaliste si c'est difficile d'être un homme dans le sport. Alors, c'est pareil pour moi. Je suis une femme qui fait du journalisme sportif et c'est tout. 

Je me suis toujours dit qu'il fallait que ça bouge. En 2002, j'ai commenté un match de la coupe de la Creuse, j'étais un ovni dans le paysage radiophonique. Par le passé, il n'y avait qu'une autre femme, Béatrice Dugué, qui avait commenté des rencontres sportives. Avec la Coupe du monde féminine, j'espère montrer que le foot féminin est attrayant, car il a des caractéristiques propres. Les joueuses se roulent moins par terre, c'est un jeu plus direct et spectaculaire. C'est tout aussi intéressant". 

Un pronostic pour la victoire finale ?

"Je croise les doigts pour l'équipe de France, mais c'est peu probable. Je mise sur une victoire des Américaines, comme ça, je ne prends pas de risques [rires]. Elles sont au-dessus et extrêmement fortes. Tout comme les Anglaises qu'il faut surveiller de près".

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