Après deux coups d'arrêt en quarts de finale de la compétition, l'équipe de France ambitionne d'aller au bout. Elle jouera la Jamaïque, le Brésil et Panama entre le 23 juillet et le 2 août, en phase de poules. Entretien avec l'internationale nordiste, Amandine Henry.
Trois ans que vous n'aviez pas mis les pieds à Clairefontaine. Qu'est ce que ça fait de revenir à Clairefontaine ?
"Ça fait forcément beaucoup de choses parce qu'il s'est passé énormément d'évènements dans ce château et le fait d'y retourner... On se rappelle les souvenirs, et j'ai envie d'en avoir de nouveaux."
Votre dernière sélection Amandine c'était en novembre 2020, comment avez-vous digéré le fait d'être quasiment 'bannie' de l'équipe de France pendant près de 3 ans ?
"Cela n'a pas été une période très facile. Très amusante. Je le prends comme une deuxième chance, c'est à moi de faire en sorte d'être performante. Et puis, ça y est, c'est le passé j'ai plus envie d'y penser... Je pense que ça va me servir de force pour l'avenir !"
Pas de rancoeur ?
"Ah, de la rancoeur, pas du tout. Je pense que ça empêche d'avancer. Il faut tirer les leçons de cette histoire. Je pense que ça va me servir pour cette Coupe du monde. J'ai appris et je n'ai plus qu'à être performante"
Qu'est-ce qui vous a le plus manqué, la Marseillaise ?
"La Marseillaise, le château, le maillot bleu, toute cette effervescence autour de l'équipe de Fance. Représenter son pays, il n'y a pas plus important pour moi quand je le fais..."
Amandine, vous découvrez un nouveau style de management avec Hervé Renard. Le changement est radical. Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans le fonctionnement du nouveau coach ? L'équipe est peut-être plus libérée d'ailleurs ?
"Oui, je les vois beaucoup plus libérées, le sourire, de la joie, de la vie en fait. Du dialogue... Parce qu'arriver au haut niveau, tout le monde a du talent. La différence se jouera sur le mental et la cohésion de l'équipe. C'est le plus important pour moi, je pense que cela va faire 80% des choses dans cette Coupe du monde, c'est sûr."
Et ça peut faire toute la différence Amandine ce nouvel état d'esprit, ce nouveau cycle qui démarre ?
"Ça se joue à des détails et je pense que c'est primordial, d'avoir un bon encadrement, d'avoir un staff performant"
Etes-vous reconnaissante envers Hervé Renard ? Car c'est un moment important pour vous...
"Bah oui totalement, franchement cela me fait énormément plaisir. Au premier échange j'avais déjà envie de remettre le maillot de l'équipe de France. Il m'a apporté sa confiance et c'est à moi de lui remettre sur le terrain. Tu peux mourir sur le terrain pour un coach comme ça. Donc, je vais tout faire pour être performante et aider l'équipe".
Hervé Renard, c'est la bonne personne au "bon endroit au bon moment" Amandine ?
"C'est un peu mon sauveur on va dire (rires). C'est à moi de saisir cette chance."
C'est ta troisième Coupe du monde. Ça s'est arrêté en quart de finale en 2015, et 2019. Qu'est-ce qui fait que cette année, ce sera mieux ?
"On a tout pour l'équipe : le staff, la cohésion, de l'expérience. On n'a plus d'excuse, faut aller au bout maintenant".
Certains se mettent à rêver d'un doublé Coupe et J.O. ...
(Rires). "On va aller doucement ! Déjà on va faire une bonne préparation. Ensuite on va penser au premier match. Il y a deux matchs amicaux de préparation, on va y aller "step by step". C'est vrai que c'est dans un coin de la tête, mais on verra ça. Déjà on sait qu'on est qualifiées pour les J.O."
La bonne année - enfin - pour l'équipe de France ?
"À chaque fois on s'est dit ça, on ne va plus parler, il faut qu'on agisse maintenant c'est simple."
Entretien réalisé par Fabien Lévêque.
Edité par Emmanuel Pall.
