"Dernier Soleil", long-métrage signé du réalisateur strasbourgeois Etienne Constantinesco a été retenu par les grandes plateformes de streaming video. Une prouesse alors que le calendrier des sorties de films est lourdement impacté par la crise sanitaire.
Le réalisateur Etienne Constantinesco savoure son bonheur : "Dernier soleil", film que personne ne connaît, tourné en deux semaines avec des bouts de ficelle, sans casting accrocheur, et jamais sorti en salle, s’est frayé un passage vers la lumière : il débarque sur les grandes plateformes de streaming le 24 juin prochain. Une reconnaissance inespérée pour Etienne Constantinesco, dans un contexte post-crise sanitaire où les sorties vont se bousculer, faisant craindre un engorgement dans les cinémas. La seule option était d’attirer l’attention d’un agrégateur VOD. Bingo !
Père et voyou
C’est l’histoire d’un voyou sans envergure dont le fils se fait kidnapper. « Un film très particulier parce que ma femme était enceinte de notre premier enfant au moment du tournage », raconte Etienne Constantinesco. « C’était le moment où jamais, car je savais qu’ensuite j’aurais été moins disponible » dit-il.
C’est donc une fiction qui repose sur des ressorts très intimes : l’angoisse de la paternité, les questionnements qui surgissent à ce moment très précis de l’existence.
Le père ici est campé par Éric Sobkow, plus connu dans un registre humoristique avec son personnage de l’Alsachien. Dans « Dernier soleil », il se glisse dans la peau d’un père torturé, rôle qu’il a pris comme un défi : « avoir eu le premier rôle d’un long métrage, pour moi c’est ça le plus important. Derrière, il y a des Parisiens qui vont voir ça, on leur dit : nous, on est des Alsaciens, et on sait faire. Voilà ce qui me rend fier. »
Des personnages, pas des comédiens
Dans l’équipe du film, Éric Sobkow fait figure d’exception. Il est le seul à être habitué aux caméras. Les autres visages sont inconnus, ouvriers, gitans, ex-taulards, toxicomanes. « Des amis ou des amis d’amis" explique Etienne Constantinesco qui a vécu une adolescence mouvementée à Strasbourg. Alors, quand il leur a proposé de participer à son film, en jouant parfois des scènes vécues, la confiance était là. "Ca fait 20 ans que je fais du repérage", rigole-t-il.
Esteban, l’anti-star
Résultat, il se dégage de ce casting une authenticité qui fait la force du film. Il n’y a pas de comédien, il n’y a que des personnages et leurs convictions. Même Esteban, 10 ans au moment du tournage, fait preuve d’une impressionnante maturité. « Ce que j’ai aimé avec Etienne Constantinesco" dit-il sans se démonter, "c’est qu’il laisse de la liberté aux acteurs. J’ai pu proposer mes idées ». La peur de la caméra ? « Non, ça me faisait plutôt rire » Et la réaction des camarades d’école ? « Ils ne croient pas que j’ai joué dans un film, sauf mes vrais amis » assène celui qui plus tard se verrait bien prof d’histoire géographie.
Pour tous, les retombées financières éventuelles ne sont absolument pas un moteur. Etienne Constantinesco, lui, a misé 30 000 euros de ses propres deniers pour que ce projet aboutisse, parce que « ne pas avoir de budget n’est pas une raison suffisante ». Alors, il a fait ce film, avec la ferme intention d'en faire beaucoup d'autres.
disponible dès le 24 juin 2021 sur de nombreuses plateformes VOD :
- Amazon Prime Vidéo
- Canal VOD
- CVS (La médiathèque numérique)
- Google Play
- iTune
- Microsoft
- Rakuten TV
- Videofutur
- VOD Orange