Drogue du violeur : des milliers de protège-gobelets fabriqués dans le Bas-Rhin seront distribués cet été dans les bars

Pertes de mémoire, malaises... Le GHB, appelé drogue du violeur, fait des ravages dans les bars et boîtes de nuit. La préfecture du Bas-Rhin et l'union des métiers de l'industrie et de l'hôtellerie financent en ce début d'été une campagne de prévention : 15.000 stickers à coller sur les verres vont être distribués. Ils sont fabriqués dans le département.

"Je suis parti danser et quand je suis revenu, j'ai bu mon verre. 15-20 minutes plus tard, le trou noir. Je me suis réveillé chez moi à 9h le lendemain, encore très mal. Je ne tenais pas debout. Ma mère était venu me chercher, m'a emmené à l'hôpital. Il y avait des traces de GHB dans mes urines".

L'histoire vécue par Jérémy Moll, dans une soirée en boîte de nuit à Strasbourg, paraît presque banale tant la drogue du violeur, puisque c'est d'elle dont il s'agit, fait des ravages dans les établissements de nuit partout en France. Au point qu'à Strasbourg, une association a rassemblé une trentaine de témoignages pour déposer un dossier de signalement auprès du procureur (lire notre article ici).

En février dernier, le gouvernement lançait une campagne de sensibilisation et de prévention auprès des jeunes et des patrons de ces établissements de nuit. Pour relayer cette opération dans le Bas-Rhin, et alors que l'été ouvre une période particulièrement festive pour les jeunes, la préfecture a décidé de s'associer à l'UMIH, l'union des métiers de l'industrie et de l'hôtellerie, pour tenter de prévenir ce type d'agressions.

Protège-gobelets oui, vigilance aussi

"C'est notre rôle d'être vigilants, que les clients se sentent en sécurité dans nos établissements, souligne Guillaume Untzeitig, gérant d'un bar strasbourgeois. Quand les clients sortent fumer par exemple, nous essayons de les rendre attentifs à ne pas laisser leurs verres sans surveillance, de le prendre avec eux ou de nous le laisser le temps de leur cigarette."

Pour les aider dans cette volonté, la principale action de ce plan de prévention consiste en la distribution de 15.000 protège-gobelets, sous la forme de stickers à coller sur les verres avant d'y glisser une paille. Un système qui complique beaucoup la tâche des agresseurs, qui ne peuvent pas glisser aussi rapidement la dose de GHB dans les verres ainsi protégés. Et qui véhicule aussi un message de vigilance.

C'est bien de faire la fête, mais il faut garder ses esprits. Il faut prendre soin les uns des autres pendant les soirées.

Jacques Chomentowski, UMIH 67

"En les distribuant, le message, c'est aussi, prenez soin les uns des autres, faites attention quand vous faites la fête, alerte Jacques Chomentovski, président de l'UMIH 67 en charge des restaurants et débits de boissons. C'est bien de faire la fête, mais il faut garder ses esprits. Si vous avez un de vos amis qui vous paraît mal en point, il faut le ramener, voire appeler les secours."

50.000 stickers fabriqués chaque jour en Alsace

Ce procédé a été imaginé et est fabriqué par une entreprise alsacienne. Phicogis fabrique cet autocollant cylindrique, qui ne laisse aucune trace de colle sur les verres, dans le Val de Moder, et le distribue partout dans le monde à partir de son site d'Eschau. 

Une activité en pleine expansion, sur laquelle mise beaucoup cette société spécialisée à l'origine dans la production de préservatifs. Le brevet a été déposé début février, quelques jours avant le lancement de la campagne nationale de prévention.

Une véritable aubaine pour l'entreprise, qui en produit désormais jusqu'à 50.000 par jour, dont plus de la moitié est exportée. Objectif désormais : dépasser les 2 millions de stickers produits par an et équiper les lieux festifs de Paris lors des Jeux olympiques de 2024. Avec cet argument : dans les établissements qui en sont équipés, le nombre de personnes droguées au GHB aurait diminuer de 75%

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