Une soixantaine d'associations, syndicats et partis politiques ont apporté mercredi leur soutien à l'adjointe au maire (PS) de Strasbourg, Mine Günbay, visée par des insultes et une demande de démission à la suite de propos tenus sur la Turquie.
Depuis lors, elle fait l'objet d'insultes et de menaces contre son intégrité physique sur les réseaux sociaux, tandis qu'une pétition lancée sur le site Change.org par un "collectif franco-turc pour la paix sociale" demande sa démission. Cette pétition recueillait mercredi à la mi-journée plus de 2.200 signatures.
Lors d'une conférence de presse réunissant ses soutiens, Mme Günbay s'est présentée mercredi comme une "militante des droits humains" défendant les valeurs de l'égalité homme-femme, les droits des homosexuels et refusant tout communautarisme. "Je dénonce clairement le fait que Strasbourg est devenu le laboratoire politique de l'AKP", la formation islamo-conservatrice du président turc Recep Tayyip Erdogan, a-t-elle lancé, soulignant qu"il ne s'agit pas d'un enjeu turco-turc mais d'importer sur le territoire français un certain nombre de pratiques d'intimidation".
Mme Günbay envisage de porter plainte. Dans un communiqué diffusé mardi, le maire de Strasbourg, Roland Ries, lui a renouvelé sa confiance. "Je tiens à rappeler que Strasbourg (...) s'honore du respect de la liberté d'expression de tous les citoyens, quels que soient leur avis, leur croyance, leur origine ou leur appartenance politique", a-t-il écrit. La capitale alsacienne compte une importante population d'origine turque. Près de 63% des personnes ayant voté au consulat turc de Strasbourg pour les législatives anticipées ont choisi l'AKP du président Erdogan, contre 49,4% à l'échelle de la Turquie.
Mine Günbay, adjointe au maire de Strasbourg, a été attaquée sur les réseaux sociaux après des propos sur l'Etat turc qu'elle avait qualifié "d'état fasciste" sur son compte Facebook lors des élections législatives turques. Récit : S. Malal