Pour son discours devant les députés européens, le président de la République a livré sa vision de la démocratie européenne. Souveraineté, réfugiés, numérique... retrouvez les thèmes forts de son intervention.
Reprenant bon nombre de points déjà abordés lors de son discours de la Sorbonne, en septembre 2017, Emmanuel Macron s'est exprimé ce mardi pendant une vingtaine de minutes devant un hémicycle européen bien garni, à Strasbourg. Avec une idée maîtresse, celle de la "souveraineté européenne". Une "souveraineté réinventée" selon Emmanuel Macron, "protectrice des intérêts légitimes, des travailleurs comme des consommateurs", mais aussi aussi une souveraineté "climatique et énergétique et numérique." Tour d'horizon des six thèmes majeurs abordés par le président.
1/ "Un contexte de division et de doute au sein de l'Europe"
"Contexte où une forme de guerre civile européenne réapparaît, a rappelé Emmanuel Macron, où nos différences et nos égoïsmes nationaux paraissent plus importants que ce qui nous unis face au reste du monde (...) Ce moment nous donne une responsabilité toute particulière. Nous ne pouvons pas faire comme si nos discussions étaient ordinaires. Ce moment, c'est celui qui nous sépare des élections européennes à venir (...). Si nous décidons d'abandonner notre attachement à la démocratie et tout ce qu'elle emporte en Europe, nous ferons fausse route. Nous devons construire une nouvelle souveraineté européenne (...). La démocratie européenne est notre meilleure chance (...). Face à l'autoritarisme qui partout nous entoure, la réponse n'est pas la démocratie autoritaire, mais l'autorité de la démocratie."2/ "Des consultations citoyennes lancées aujourd'hui"
Emmanuel Macron est revenu sur son idée lancée en septembre 2017 en Grèce de lancer des consultations citoyennes pour connaître les attentes des habitants sur l'Union, son rôle et ses missions. En clair : recréer du lien avec cette Europe mal-aimée. Une consultation qui débute en France ce mardi 17 avril. "Je me réjouis que tous les Etats membres aient accepté cette démarche."
3/ Une taxe sur le numérique pour financer des projets européens
Le président de la République a rappelé son soutien à une taxe européenne "à court terme" - proposition de la Commission - appliquée aux géants du numérique "pour mettre fin aux excès les plus choquants". Récemment, Emmanuel Macron soulignait qu'une telle taxe pourrait être affectée au budget européen et lui rapporter "la moitié du besoin de financement" provoqué par le départ du Royaume-Uni.
4/ Financer les collectivités qui accueillent des réfugiés
"Je propose de créer un programme européen qui soutienne directement, financièrement les collectivités locales qui accueillent qui intègrent des réfugiés", a annoncé Emmanuel Macron aux eurodéputés.
5/ Justifier l'action de la France en Syrie
Rappelant que la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis étaient intervenus "dans un cadre légitime, multilatéral et de manière ciblée", Emmanuel Macron - plusieurs fois pris à partie sur le dossier syrien - a précisé qu"aucune victime humaine" n'était à déplorer. "Regardons nos principes en face, regardons le droit international en face, et demandons-nous où nous voulons aller?", a-t-il poursuivi, sous les applaudissements d'une partie de l'hémicycle. Emmanuel Macron a concédé que "ces frappes ne règlent rien, mais elles mettent fin, simplement, à un système auquel nous nous étions habitués qui est que, en quelque sorte, le camp du droit serait devenu le camp du faible. Et je ne m'y résous pas", a-t-il conclu6/ La France "est prête à augmenter sa contribution" au budget européen
"Mais pour cela, a déclaré Emmanuel Macron, il faut envisager une refondation du budget lui-même qu'il faut envisager en créant de nouvelles ressources propres".Trois vidéos pour comprendre
L'analyse de Bernard Weyl, journaliste à la rédaction européenne de Francetv juste après le discours d'Emmanuel Macron.Et celle de Christine Boos, également journaliste à la rédaction européenne de Francetv.
Retrouvez l'intégralité du discours d'Emmanuel Macron, les questions des présidents de groupe et des députés européens et la réponse du président français ci-dessous.