En avril 2019, le corps sans vie et ensanglanté de Sandra Baumann, 25 ans, avait été retrouvé dans sa baignoire à Strasbourg. Quatre ans après, son compagnon Dickson Frimpong, accusé d'avoir tué la jeune femme, comparaît devant la justice.
Le procès de Dickson Frimpong s'ouvre ce mercredi 3 mai 2023. Ce Ghanéen de 28 ans est accusé du meurtre de sa compagne, Sandra Baumann, en avril 2019. Le corps de la jeune femme avait été retrouvé couvert de plaies dans la baignoire de son appartement strasbourgeois.
Le jeudi 18 avril 2019, un homme s'était présenté au commissariat de Strasbourg. Il affirmait alors qu'une de ses connaissances avait tué sa compagne à son domicile, situé sur l'avenue du Rhin. Sur place, l'homme avait ouvert la porte aux policiers qui ont arrêté le suspect avant de la mettre en examen pour meurtre sur conjoint.
Placé en garde à vue puis en détention provisoire, le meurtrier présumé va devoir expliquer sa version des faits devant la cour d'assises du Bas-Rhin, quatre ans après. "On attend surtout la vérité. Parce qu'après autant de versions contradictoires, on ne sait toujours pas ce qu'il s'est passé ce soir-là. L'accusé prétend presque que c'est lui qui a été agressé au départ", explique avant l'audience Hervé Bégeot, avocat de la partie civile.
"La ligne que j'adopte, c'est d'essayer de faire parler l'accusé, pour qu'il nous dise un peu la vérité. C'est finalement la seule réparation qu'il puisse vraiment offrir aux victimes. Entendre tout le temps que c'est Sandra qui l'aurait agressé et que le pauvre n'aurait fait que se défendre... Non, vraiment, ce n'est pas acceptable", continue Hervé Bégeot.
Jusqu'à ses 18 ans, Sandra Baumann vivait en famille d'accueil. Danièle Surmin la considère encore comme sa fille. "Jusqu'à sa mort, elle venait à Noël, aux anniversaires... Elle ramenait d'ailleurs Dickson, on l'a bien connu", explique-t-elle. Elle décrit l'accusé comme quelqu'un de "distant, mais tout à fait convenable qui donnait l'image parfaite d'un petit jeune homme".
Danièle Surmin soutient que les disputes étaient récurrentes dans le couple. "Dickson n'avait pas de travail ni de papiers. Pendant cinq ans, Sandra l'a accueilli chez elle. Puis quand il a eu un emploi, il a complètement changé. Trois mois avant son décès, elle est venue à la maison en nous disant que ça n'allait plus."
"Un an avant que ma fille soit tuée par lui, il regardait déjà sur internet : 'Si je suis veuf, est-ce que j'ai le droit de rester en France ? Est-ce que j'ai le droit de toucher des allocations ?' Donc pour moi, quelque part, il était déjà dans l'idée qu'un jour, il tuerait Sandra", affirme sa mère de cœur.
Tous espèrent que le procès soit l'occasion d'obtenir la vérité sur cette mort qui avait déclenché une vive émotion dans les jours qui ont suivi. Une marche blanche avait été organisée le 26 avril 2019. Le verdict de la cour d'assises du Bas-Rhin est attendu pour le vendredi 5 mai.