L'unité sanitaire mobile déployée il y a un an devant les urgences du Nouvel hôpital civil de Strasbourg sera démontée le 6 janvier prochain. Le dispositif avait été annoncé comme précaire dès son installation, mais les soignants et les syndicats déplorent qu'aucune solution n'ait été trouvée depuis décembre 2023 pour pallier le manque de lits.
L'unité sanitaire mobile avait été installée en décembre 2023 devant le Nouvel hôpital civil de Strasbourg afin de soulager les urgences, toujours plus engorgées. Elle sera démontée le 6 janvier 2025. Ayant été annoncée comme provisoire, sa disparition n'est pas une surprise, mais une nouvelle source d'inquiétude pour le personnel et les syndicats.
"Cela pose question, explique Christian Prud'homme, secrétaire FO des Hôpitaux universitaires de Strasbourg. Cette unité sanitaire mobile permettait quand même une dépose plus rapide des patients des véhicules de secours. La difficulté, c'est que l'on n'a rien pour remplacer cette unité. On reste sur un statu quo. Il faut savoir que 4000 patients ont été admis cette année dans cette unité mobile. Donc ça montre quand même une certaine utilité même si évidemment ça n'est pas la solution. "
Le nerf de la guerre ? "La disponibilité des lits, répond immédiatement l'élu FO. Ce matin, 30 patients étaient toujours en attente d'un lit. Il n'y a aucun lit vide au niveau du CHU de Strasbourg. Il faut absolument revoir notre politique pour parvenir à rouvrir des lits, que ce soit en médecine ou en chirurgie. Il faut recruter... et garder les gens. Car aujourd'hui, nous n'arrivons pas à garder nos professionnels au vu des conditions de travail. Il faut une vraie prise de conscience."
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Pas de lits et des patients qui attendent parfois des heures dans cette unité sanitaire mobile : les soignants s'interrogent sur l'après. Sébastien Harscoat, médecin urgentiste au Nouvel hôpital civil de Strasbourg, ne cache pas que cette unité n'avait au départ pas été forcément bien acceptée par les équipes. "Initialement, cela nous a été imposé. Mais au fil du temps, nous avons vu que ça diminuait la pression du niveau des ambulanciers et des pompiers. Bien sûr que cela a aidé. Mais les gens y restent quand même pendant beaucoup trop d'heures. Un patient a même passé 24 heures dans cette unité."
500 infirmières auraient quitté les hôpitaux universitaires de Strasbourg
Et de pointer les retards de prise en charge que cela peut entraîner. "Ce n'est pas une solution optimale, ce sont des risques pour les patients, poursuit l'urgentiste. Mais de là à le démonter... En fait, il n'y a toujours pas de solution pour désengorger les urgences." D'après FO, il deviendrait de plus en plus difficile de recruter au sein de l'hôpital public. Pas moins de 500 infirmières auraient quitté les hôpitaux universitaires de Strasbourg en 2022 et en 2023.
