Point de non retour? Forains et municipalité se sont vus à deux reprises ce lundi 3 juin pour évoquer l'emplacement de la foire Saint-Jean cette année. Pas de place pour tous les manèges aux Deux Rives et durcissement des règles, pour les forains, la coupe est pleine.
Les débats étaient plus que tendus ce lundi 3 juin au matin à Strasbourg sur le site du jardin des Deux Rives, qui doit normalement accueillir la foire Saint-Jean à la fin du mois. Guy Chevanne, le directeur général adjoint des services de la ville avait rendez-vous avec plusieurs dizaines de forains, passablement en colère, il faut bien le dire.
"Vous êtes rien du tout!" répète l'un d'entre eux, fustigeant le manque de pouvoir du représentant de la ville. Vous ne pouvez pas prendre de décision!" Mal à l'aise Guy Chevanne tente de se justifier. "Vous avez refusé la proposition de la ville de vous installer sur cinq hectares à côté du zénith et maintenant nous en sommes là".
"Nous avons toujours refusé de nous installer à Hautepierre, répond cet autre forain en élevant la voix. D’abord parce que l'emplacement est sur deux sites séparés et pour des raisons de sécurité. Dites-nous combien d'élus habite Hautepierre?! Zéro!"
Cela fait des mois voire des années que l'emplacement de la foire Saint-Jean à Strasbourg pose question, elle qui historiquement, se situait au Wacken mais qui a dû déménager en raison des profondes transformations du quartier.
Pour l'édition 2024, un début d'accord avait été trouvé du côté du jardin des deux rives. Or, il n'y aurait pas de places pour tout le monde.
"La foire Saint-Jean, c'est tout le monde ou rien! nous explique Serge Fornara, forain et membre du comité de conciliation. On arrive à trois semaines de l'ouverture et on se rend compte qu'il y a une partie de la foire qui ne peut plus rentrer! Ça va être compliqué! Ça fait un an qu'on travaille sur le projet et ça fait que trois semaines qu'on peut finaliser, c'est trop court! Tout est dans le flou, le courant, l'eau, tout pose soucis! "
Lassés de cette discussion stérile, "moralement ça devient difficile", précise Jérémy Delannoy, les forains ont décidé de se rendre devant la mairie de Strasbourg en début d'après-midi. Reçus par Pierre Ozenne, l'adjoint à la mairie en charge des foires, ils ont fait part de leurs veilléités. Sans être entendus.
"Les forains essaient de jouer un bras de fer, regrette l'élu écologiste. Ils candidatent pour un site puis se positionnent sur un autre en mettant tout le monde devant le fait accompli. Nous souhaitons au contraire travailler sereinement pour cette année, et voulons donc connaître la liste définitive des manèges qui veulent s'installer, je ne peux pas accorder plus d'espace qu'il n'y en a".
La mairie a de plus annoncé un durcissement des conditions d'exercice : plus de musique après 22 heures et fermeture de la foire à 23 heures. Inacceptable pour les 180 forains qui assurent qu'ils se battront pour leur foire et menacent de mettre en place des blocages.