Les constructeurs du GCO avaient dix mois pour réaliser une étude d'impact sur la construction de l'autoroute A355. Ils ont fait appel de cette décision. Ce sont donc les associations écologistes qui ont réalisé leurs propres études d'impact sur les nuisances sonores et le trafic des poids lourds.
Le collectif GCO non merci et l'association Alsace Nature ont réalisé un comptage des véhicules sur le grand contournement ouest de Strasbourg entre le lundi 20 et mardi 21 juin 2022. Pendant 24 heures, ils les ont comptés en les séparant en trois catégories : poids lourds, utilitaires légers comme les camionnettes et les véhicules légers.
Résultat, environ 16.000 véhicules ont traversé l'autoroute A355. Selon un rapport du conseil général de l’environnement et du développement durable datant de 2013, les prévisions du trafic pour le GCO étaient de 26.000 à 30.000 véhicules par jour.
Les opposants à l'autoroute payante explique ce chiffre par l'importance du trafic de poids lourds. Ils étaient environ 7.000 à l'emprunter pendant la journée de comptage. "On estime à 5000 le nombre de poids lourds qui sont interdits de transiter sur l'autoroute M35. Il devrait y en avoir environ 1000 qui ne respectent pas cette interdiction. Donc il devrait y avoir 4000 poids lourds qui empruntent le GCO chaque jour. Or là, nous sommes bien au dessus de ces chiffres. Au lieu d'emprunter l'autoroute allemande, LKW Maut, les poids lourds passent par le GCO car ça coûte moins cher. Ils réalisent entre 30 et 70% d'économie" , explique Luc Huber, membre du collectif GCO non merci.
Un problème de bruit
Avec l'aide des riverains, les opposants à l'autoroute de 24 kilomètres ont également réalisé une étude sur les nuisances sonores. Cette mesure au sonomètre a duré dix jours. Résultat, le niveau sonore dépasse le seuil de 57 décibels à plusieurs moments de la journée.
Ces différentes études s'inscrivent dans une bataille juridique de longue date. "Les procédures se succèdent et les gens sont noyés dans un jargon technique et juridique incompréhensible alors que ce sont les premiers concernés", raconte Maurice Wintz, l'administrateur d'Alsace Nature.
En 2021, Alsace Nature signalait des manquements dans l'étude d'impact réalisée par la Sanef et Arcos, le constructeur de l'autoroute. L'association pointait aussi l'insuffisance des mesures de compensation sur l'interdiction de la destruction des espèces protégées et leurs habitats. "Le GCO était censé améliorer la qualité de l'air et fluidifier le trafic mais là, on est totalement à côté des enjeux en favorisant le déplacement en voiture", affirme Maurice Wintz. Le tribunal administratif a donné raison à l'association dans un arrêté du 20 juillet 2021.
Depuis, Arcos et la Sanef avaient dix mois pour régulariser la situation en réalisant de nouvelles études d'impact. L'entreprise Arcos a fait appel de la décision, c'est désormais à la cour administrative d'appel de Nancy de rendre sa décision. Aucune date n'a été communiquée à ce jour.