Le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté mercredi 27 février la demande de suspension du permis d’aménager du viaduc de Kolbsheim formulée par l’association Alsace Nature. Un nouveau revers pour les opposants dont les espoirs s’amenuisent.
 

Fin de bataille…ou presque pour les opposants au grand contournement ouest de Strasbourg (GCO). Mercredi 27 février, ils ont reçu comme un coup de massue la décision du tribunal administratif de Strasbourg. Saisie par Alsace Nature dans le cadre d’une procédure d’urgence, la juridiction s’est prononcée contre la suspension du permis d’aménager du viaduc de Kolbsheim. Déjà amené à se prononcer sur la question en septembre 2018, le TA avait pourtant rendu une décision contraire.

Cette fois, les juges des référés ont reconnu l’urgence de statuer, mais ont estimé qu’il n’y avait pas de doutes sérieux quant à la légalité de l’arrêté autorisant l’aménagement. "En l’état de l’instruction, aucun des moyens soulevés par Alsace Nature n’est de nature à faire naître le doute quant à la légalité de l’arrêté contesté. Il s’en suit que les conclusions à fin de suspension présentées par l’association requérante doivent être rejetées" argumentent-ils.
 

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Dès mercredi soir, François Zind, le conseil d’Alsace Nature, publiait un message amer sur sa page Facebook. "Forte colère aux soubassements de gâchis et de dégoût, de théâtre cynique, de remise en cause des fondamentaux. Grande tristesse aussi pour les générations futures, la cécité des pouvoirs publics, l’ineffectivité du droit".
 
Pour l’avocat spécialisé, qui avait obtenu la suspension du premier permis d’aménager du viaduc en 2018, c’était "la dernière cartouche" des anti. "Nous envisageons de nous pourvoir en cassation et nous attendons encore un délibéré du Conseil d’Etat concernant la prorogation de la délégation d’utilité publique, mais l’espoir est faible" admet-il. Quant à la décision sur le fond, elle n’est pas attendue avant un an minimum et d’ici là, les travaux auront bien avancé.  "Nous étudions maintenant la possibilité de mettre en œuvre d’autres méthodes de lutte légale. Désormais, il s’agit de maintenir la pression pour tenter, au mieux, d’obtenir des garanties sur la protection de la nature", reconnait-t-il.

Autrement dit, le combat continue quand même, mais il sera de plus en plus difficile et changera certainement de nature pour le camp des opposants. "On va devoir retourner dans une bataille de communication pour continuer d’alerter l’opinion publique et les élus sur l’inutilité de cette autoroute", confirme Michael Kugler, du collectif GCO Non merci.
 
"Nous allons marteler nos messages et mettre en avant les alternatives au projet comme la mise en circulation de tram-train ou le développement de pistes cyclable", précise-t-il.
 
En attendant, la présence des militants se poursuit sur le terrain. Ce matin, ils étaient encore une trentaine mobilisés à Kolbsheim. L’un d’eux a été interpellé ce matin pour outrage, rébellion et entrave à la circulation. 
 
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