Patrick Hetzel nommé ministre de l'Enseignement supérieur, "l'Alsace aura quelqu'un qui la défendra au sein du gouvernement"

Depuis quelques jours son nom circulait. C'est maintenant chose faite, Patrick Hetzel est le nouveau ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, ce samedi 21 septembre. Député du Bas-Rhin (LR) depuis 2012 et proche de Michel Barnier, il est professeur des universités à Paris-Panthéon-Assas et ancien recteur d'académie.

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Patrick Hetzel a été officiellement nommé ministre de l'Enseignement supérieur du gouvernement Barnier, ce samedi 21 septembre. L'enseignant-chercheur de 60 ans connaît bien le ministère de l'Enseignement supérieur puisqu'il en a été le directeur général de 2008 à 2012, sous les ministres Valérie Pécresse puis Laurent Wauquiez. 

"Je rentre dans cette mission ministérielle avec beaucoup d'humilité, nous explique-t-il au lendemain de sa nomination. J'ai conscience qu'il s'agit là d'un enjeu important, il y aura beaucoup à faire. L'enseignement supérieur et la recherche sont des questions qui s'inscrivent dans le long terme, comme toutes les politiques éducatives, les politiques qui tournent autour de la science, et donc je vais en tout cas m'atteler à cette tâche avec force et détermination."

À propos des manifestants rassemblés la veille contre le gouvernement Barnier pour dénoncer une démarche "anti-démocratique", le nouveau ministre exprime son étonnement face à "cet argument dans la mesure où la mission qui a été confiée à Michel Barnier était une mission de rassemblement. Il a consulté, il a rencontré, il a tendu la main à un certain nombre de forces politiques. Certaines n'ont pas souhaité répondre à cette main tendue, c'est à elles d'expliquer pourquoi elles n'ont pas répondu".

Emmanuel Fernandes, député (LFI) de la 2ᵉ circonscription du Bas-Rhin, présent lors du rassemblement strasbourgeois, n'avait pas mâché ses mots quant au casting du gouvernement. "Les ministres qui sont mis en place, et on le voit singulièrement avec des profils comme Monsieur Hetzel, qui a voté contre le mariage pour tous en 2013, contre l'institutionnalisation de l'IVG, et qui est un ultra-conservateur, sont des gages donnés à l'extrême droite, pour que Marine le Pen soutienne tacitement la Macronie dans sa manœuvre d'OPA sur les Républicains et sur la droite la plus dure ce pays".

La maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian est quant à elle dépitée par le gouvernement Barnier. "Tout ça pour ça", lâche-t-elle, en marge de l'opération "Sans voiture Simone". "On se retrouve finalement avec un gouvernement qui reprend certains anciens ministres d'Emmanuel Macron, alors que les Français ont clairement dit qu'ils souhaitaient une rupture. Pourquoi nommer un gouvernement de droite, et même de droite conservatrice, alors que la gauche est arrivée en tête aux élections législatives ? J'y vois une provocation, et ma crainte, c'est que cela génère de la colère, de l'incompréhension et de la défiance vis-à-vis des institutions, et que ça renforce in fine l'extrême-droite".

Pourquoi nommer un gouvernement de droite, et même de droite conservatrice, alors que la gauche est arrivée en tête aux élections législatives ?

Jeanne Barséghian, maire (Les Ecologistes) de Strasbourg



Questionné au sujet de place de l'Alsace une fois installé dans son ministère, Patrick Hetzel rappelle qu'elle aura "forcément quelqu'un qui la défendra au sein du gouvernement. Le Premier ministre sait que je suis membre fondateur du mouvement pour l'Alsace et j'ai toujours été très clair sur cette question. Donc, il est clair que si la question de la réforme territoriale devait être traitée dans les prochains temps, je porterai cette voix de l'Alsace."

14ᵉ Alsacien nommé ministre sous la Vᵉ République

Patrick Hetzel a été avant cela conseiller "éducation, enseignement supérieur et recherche" de François Fillon, alors Premier ministre et recteur de l'académie de Limoges, de 2005 à 2007.

Pour la présidentielle de 2022, il avait rejoint l'équipe de Michel Barnier quand celui-ci était candidat à la primaire de la droite et du centre, finalement remportée par Valérie Pécresse.

Le natif de Phalsbourg est professeur en sciences de gestion à l'université Panthéon-Assas et député LR de la 7ᵉ circonscription du Bas-Rhin (Saverne) depuis 2012. Sa suppléante depuis 2021, Eliane Kremer va le remplacer sur les bancs de l'Assemblée nationale après sa nomination ministérielle.

Il est le 14ᵉ Alsacien nommé ministre sous la Vᵉ République. Avant lui, depuis 1958, treize personnalités originaires d'Alsace ont été nommées ministres : Pierre Pflimlin (1958-1962), André Bord (1967-1978), Christian Scrivener (1974-1978), Jean-Marie Bockel (1984-1986, 2007-2010), Adrien Zeller (1986-1988), Théo Braun (1988-1990), Daniel Hoeffel (1978-1981, 1993-1995), Catherine Trautmann (1997-2000), François Loos (2002-2007), Philippe Richert (2010-2012), Roxana Maracineanu (2018-2022), Brigitte Klinkert (2020-2022) et Olivier Becht (2022-2024).

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