Après la menace de mort que l'un des leurs affirme avoir reçu cette semaine, la quasi-totalité des enseignants du collège Kléber de Strasbourg a fait grève ce 30 novembre, selon les syndicats. Le mouvement devrait se poursuivre la semaine suivante.
Les enseignants du collège Kléber déploraient l'omerta qui régnait au sein de leur établissement. Elle semble sur le point d'être durablement brisée : la quasi-totalité du corps professoral a fait grève ce 30 novembre pour dénoncer leurs conditions de travail, après la menace de mort reçue, selon eux, par un de leurs collègues de la part d'un élève cette semaine. "Il n'y a qu’un ou deux non-grévistes, une telle mobilisation, c'est totalement inédit", pointe Daniel Elbaz, secrétaire SGEN CFDT au sein de l'établissement.
Des pancartes "On veut enseigner décemment à nos élèves" ou "Professeurs sereins = élèves sereins" étaient ainsi visibles dès 8 heures devant les portes du collège Kléber. Brandies par une partie des manifestants, parfois même par des élèves venus en soutien de leurs enseignants, elles dénotent l'atmosphère anxiogène régnant au sein de l'établissement, selon les personnes présentes. "On enseigne dans un climat d'intranquillité, estime Sylvia Conraux, enseignante de français. Le souci, c'est qu'on est obligés de faire avec, et on déplace le curseur de plus en plus loin. Ce qui était intolérable il y a 5, 6 ans, devient notre quotidien." Selon Gilles Comte, professeur d'histoire-géographie, la menace de mort reçue par son collègue est "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase" .
Réunis après la manifestation, les enseignants ont pris la décision de rédiger une "motion" résumant l'ensemble de leurs demandes, qui sera envoyée au rectorat de Strasbourg par courrier. "Nous avons aussi fait le choix de redéposer un avis de grève pour la semaine prochaine, précise Daniel Elbaz. Ce sera probablement jeudi, mais rien n'est encore figé." Selon nos informations, le recteur devait rencontrer le personnel à 11 heures ce jeudi. Contacté depuis le 29 novembre, le rectorat de Strasbourg n'a pas donné suite à nos sollicitations.