Dans le Bas-Rhin, les autorités s'organisent pour fournir un toit et des vivres à ceux qui voudront rejoindre l'hexagone et l'Alsace. Plus d'un million et demi d'Ukrainiens ont déjà quitté leur terre pour fuir les combats.
Un million et demi d'Ukrainiens ont déjà fui leur pays ravagé par la guerre. Ils rejoignent, en train, en voiture et même à pied, la Pologne frontalière avant d'envisager une autre destination. Les pays européens se préparent donc à recevoir ces réfugiés de guerre.
"La France doit être à la hauteur de l'accueil de ceux qui fuient", assure Josiane Chevalier, la préfète du Bas-Rhin. Pour l'instant, 250 Ukrainiens sont arrivés dans le département, la plupart grâce au réseau familial. Pour 70 d'entre eux, il a tout de même fallu trouver une solution d'hébergement.
Et continuer à en chercher d'autres en prévision de l'afflux qui doit arriver dans les prochains jours, mais un afflux difficilement quantifiable. "Pour l'instant nous avons pu identifier 3 à 400 places d'hébergement collectif dans des structures de type auberges de jeunesse ou centres de loisirs et encore une centaine de lits chez les particuliers", précise encore Josiane Chevalier qui tient à saluer la solidarité dont font preuve les Alsaciens.
Plutôt une aide financière qu'une aide en nature
D'ailleurs, tous ceux qui souhaitent candidater pour accueillir un ou plusieurs réfugiés ukrainiens peuvent se manifester auprès de leur municipalité qui fera ensuite remonter auprès des autorités de l'Etat pour répartir au mieux les personnes.
Une aide bienvenue évidemment. Tout comme les aides financières. "Pour faciliter l'acheminement de dons, précise Antoine Grassin, conseiller diplomatique de la préfecture, le Ministère des affaires étrangères a mis en place un fonds facilement accessible aux collectivités, l'usage de ces fonds étant coordonné par le centre de crise et de soutien du ministère".
Et la préfecture d'insister. "Plus que les dons en nature, les dons financiers permettent d'agir en fonction des besoins au jour le jour et évitent les problématiques d'acheminement."
Les réfugiés ukrainiens, une fois sur place, bénéficieront de la protection temporaire, une directive européenne adoptée en 2001 et qui n'avait jamais été mise en place jusqu'à présent. Il s'agit d'un dispositif qui permet à ces réfugiés de bénéficier d'un titre de séjour, d'une autorisation de travail et d'un accès au système de soins immédiat. Pour l'instant, l'accueil se fait à la SPADA, structure du premier accueil des demandeurs d'asile, avant que ne soit mis en place dans les prochains jours un accueil spécifique pour les réfugiés ukrainiens.
La CEA accueille pour une nuit des réfugiés en transit vers le Portugal
Du côté du département, l'accueil se met en place également. L'hôtel du département notamment se prépare à recevoir plusieurs dizaines de réfugiés mardi 8 ou mercredi 9 mars. Surtout des femmes et des enfants qui se rendent au Portugal et seront donc en transit en Alsace.
"Nous allons les accueillir dans les meilleures conditions possibles, précise Frédéric Bierry, le président de la Collectivité européenne d'Alsace, pour qu'ils puissent souffler. Nous avons prévu un repas et réservé des chambres d'hôtel à proximité et puis j'ai souhaité que les équipes de la protection maternelle et infantile soient présentes pour s'assurer que les enfants vont bien."
D'ailleurs un appel aux dons de jeux et jouets est lancé pour que les enfants aient de quoi se détendre après leur long périple. "On a entendu parlé d'un besoin d'un accueil intermédiaire, ajoute Frédéric Bierry, alors on s'est proposé, Strasbourg c'est la porte d'entrée naturelle. L'alsace d'ailleurs témoigne d'un grand élan de solidarité que je salue et qui confirme la place de notre région comme terre de solidarité."
Voilà pour le très court terme. A plus long terme, la CEA précise qu'elle dispose d'une centaine de logements qui peuvent être utilisés. De nombreux alsaciens se sont également proposés pour accueillir des réfugiés sous leur toit.