Handicap : il veut commercialiser la maison hors du commun qu'il a construite pour son fils tétraplégique

Un entrepreneur alsacien a développé une maison nouvelle génération pour son fils tétraplégique. Cuisine, salle de bain, WC... un plateau central pivotant permet d'accéder à la demande à toutes les pièces de la maison. Aujourd'hui, il souhaite commercialiser son invention.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le projet commence par un besoin vital de liberté. Pour son fils, et pour lui-même. Nicolas Bruner, entrepreneur dans le bâtiment, l'assume. "Quand j'ai inventé ce système, j'ai énormément pensé à ma liberté, je ne voulais pas devenir l'aidant constant d'Adam."

En 2019, son fils devient tétraplégique après un accident de plongeon dans une piscine. Nicolas Bruner imagine alors une maison qui permettra à Adam de vivre de la manière la plus autonome possible. Quatre ans plus tard, le chef d'entreprise espère commercialiser cette innovation, pour qu'elle profite aux plus de personnes possible.

Un système pivotant

Ici, pas de couloirs ou de portes : au centre de l'habitation, une structure tournante permet d'avoir accès tour à tour à la cuisine, à la douche, aux placards ou aux toilettes. Grâce la commande vocale ou en appuyant sur un bouton, Adam peut donc "appeler" la pièce désirée, et le système pivote alors comme un plateau de fromage. 

Toutes les pièces sont donc à deux mètres environ du lit d'Adam. Un gain de temps énorme selon son père. "La problématique des maisons adaptées 'classiques', c'est que tout reste loin, lorsqu'on est handicapé moteur, aller aux toilettes, ça vous prend 10 minutes", explique Nicolas Bruner.

"Grâce au temps gagné dans la journée, une personne qui a ce système peut reprendre le chemin du travail !"

Nicolas Bruner, PDG d'OTO Industrie

Adam vit dans cette maison depuis deux ans. Ce système est un soulagement pour lui, mais aussi pour les personnes qui l'entourent. "Pour l'aidant, l'infirmière ou l'auxiliaire, ça facilite les choses, on ne doit plus porter la personne handicapée sur plusieurs mètres, c'est aussi une amélioration des conditions de travail", assure Nicolas Bruner.

Une maison test 

"Si je n'avais pas fait ces travaux aujourd'hui, Adam serait dans un centre spécialisé", assure l'entrepreneur. Aujourd'hui, il est capable de se faire à manger seul, de faire son linge, son ménage, de se brosser les dents...

"On envoie les personnes handicapées dans des centres alors que certaines auraient la possibilité de vivre chez elles."

Nicolas Bruner, PDG d'OTO Industrie

Avec son entreprise baptisée "OTO Industrie", le père de famille veut donc passer à la vitesse supérieure et développer son système. Première étape vers une commercialisation, une maison test a été assemblée à Dinsheim-sur-Bruche, lundi 16 octobre. Plus aboutie, cette deuxième maison sera utilisée pour réaliser des études cliniques. 

Concrètement, des organismes privés et indépendants viendront faire des tests : "Ils apporteront la certification que le système est positif pour le bien-être et la sécurité", détaille Nicolas Bruner. À l'issue de cette phase de tests, le chef d'entreprise espère pouvoir commencer à vendre sa maison du futur. 

Le coût financier

Un projet salué par l'association Gihp (Groupement insertion handicapés physiques). "Ça semble être une bonne initiative, toutes les avancées sont bonnes à prendre", se réjouit Jean-Luc Benoist, administrateur du Gihp Alsace.

Évidemment, le coût pourrait rester un frein, car le prix de la maison devrait tourner autour de 330 000 euros. "J'espère qu'on pourra avoir des financements de l'Etat, tous les tests que je fais, c'est pour pouvoir apporter les garanties et être éligible aux aides", explique Nicolas Bruner.

"Il faudrait peut-être réfléchir à de la location et à sensibiliser les bailleurs sociaux", propose de son côté Jean-Luc Benoist. Il rappelle que la principale barrière dans l'accès des personnes à mobilité réduite au logement adapté réside dans l'aspect financier. 

Bientôt une maison sur mesure ? 

À terme, Nicolas Bruner souhaite adapter son dispositif pour les personnes âgées. "Par exemple, les séniors ne vont pas forcément se servir de la commande vocale, ils n'auront pas non plus besoin que le four soit situé à basse hauteur", illustre-t-il.

Enfin, le PGD d'OTO Industrie envisage une dernière maison qui pourrait s'adapter au type de handicap, et qui pourrait (pourquoi pas) s'installer directement chez les gens grâce à un système de clips. Avec pour objectif d'industrialiser son système, et de permettre au plus grand nombre d'en profiter.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information