Deux collégiens strasbourgeois sont visés par une enquête pour apologie du terrorisme. Lundi 2 novembre 2020, lors de l’hommage à Samuel Paty, ils auraient tenu des propos laissant entendre qu’ils justifiaient l’assassinat du professeur.
Une enquête pour apologie du terrorisme a été ouverte par le parquet de Strasbourg après des incidents survenus lundi 2 novembre, lors de l'hommage national rendu à Samuel Paty, professeur assassiné le 16 octobre dernier à Conflans-Sainte-Honorine.
Confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Strasbourg et à la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Bas-Rhin, elle vise deux adolescents de 12 ans, scolarisés dans des collèges publics des quartiers du Neudorf et de Hautepierre, indique une source proche du dossier, précisant que leur famille ne ferait pas l’objet de surveillance et serait inconnue des services de police.
Lors des échanges entourant la minute de silence observée dans l’ensemble des établissements de l’Hexagone, les deux adolescents auraient tenu des propos laissant entendre qu'ils justifiaient l'assassinat du professeur. Selon nos informations, ils pourraient être entendus par les enquêteurs dans les prochaines heures.
Deux autres incidents ont également été signalés à la justice, concernant cette fois des enfants de 8 et 9 ans, et scolarisés dans des écoles primaires. Dans leur cas, une "évaluation sociale par les services du département" du Bas-Rhin a été ordonnée a indiqué le parquet.
Deux autres incidents à Mutzig
Par ailleurs, deux incidents similaires ont été signalés au collège Louis-Arbogast de Mutzig. Deux élèves de 14 ans ont refusé de participer à cette minute de silence, sans adopter pour autant de comportement violent et répréhensible pénalement, précise le tribunal de Saverne. Suite à ces incidents, les parents ont été convoqués et reçus par la direction de l’établissement scolaire.
Depuis l'assassinat de Samuel Paty, 66 enquêtes pour apologie du terrorisme ont été ouvertes à la suite de signalement à la plateforme Pharos, chargée de détecter les contenus en ligne illicites, a indiqué Gérald Darmanin, lundi 2 novembre. "Les interpellations que nous faisons sont souvent le fait de jeunes personnes, qui ont entre 12 et 16 ans, qui utilisent des mots extrêmement crus", avec une "habitude face à l'hyper violence, notamment inspirée par l'Etat islamique, extrêmement préoccupante", a ajouté le ministre devant la commission des lois de l'Assemblée nationale.