Le vendredi 3 mars 2023 au matin, le soleil se posera sur la pointe de la flèche de la cathédrale. Le phénomène, baptisé le "Strasbourghenge" ne se produit que deux fois par an. Voici nos conseils pour pouvoir observer au mieux le phénomène
Il faudra vous lever tôt le vendredi 3 mars si vous souhaitez admirer le spectacle. Aux alentours de 7 heures du matin, le soleil levant va venir se poser sur la pointe de la flèche de la cathédrale. Pour profiter au maximum de cet effet « bilboquet » qui ne dure que quelques secondes, il faudra trouver l’emplacement idéal et croiser les doigts pour que les nuages ne viennent pas gâcher la fête.
Le photographe Vincent Fischer est un habitué du phénomène. Avant même le jour J, il s’est déjà rendu sur place les deux jours précédant. "Les conditions n’étaient pas encore idéales. Il y avait de la brume et le soleil ne montait que jusqu’au milieu de la flèche."
Ce vendredi, il sera accompagné d’un autre photographe, OIivier Hannauer, auquel il a fait découvrir le phénomène. "Un jour, j’étais en train de photographier des cygnes à Plobsheim, raconte Olivier. Vincent m’appelle et me dit : ' mais qu’est-ce que tu fais à photographier des cygnes, c’est le Strasbourghenge ! ' Le quoi ?"
À la recherche du meilleur spot
Depuis, deux fois par an - car le phénomène se produit aussi chaque automne, le 9 octobre - les deux acolytes se retrouvent donc à l’aube pour immortaliser ce moment de magie éphémère.
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Il faut se placer sur l’un des ponts enjambant la M351 : ils permettent d’être parfaitement dans l’axe de la cathédrale en offrant une belle perspective. Vincent et Olivier seront sur celui de la rue Paul Eluard, où passe le tramway. "Il a cet avantage d’avoir un trottoir assez large tandis que sur les autres il y a les voitures qui passent, c’est moins confortable" explique Vincent.
Et ils ne seront pas les seuls. Le Strasbourghenge – qui tire son nom du Stonehenge en Angleterre, un site antique composé de menhirs positionnés par rapport au soleil – attire chaque année beaucoup de chasseurs d’images et de curieux. "Le phénomène aura lieu vers 7h15. On y sera dès 6 heures pour se réserver les meilleures places, annonce Olivier. Parce qu’il faut être dans le bon axe pour avoir la meilleure perspective avec la route."
Le Strasbourghenge, c’est avant tout un moment de partage. On attend ensemble en buvant le café, on se montre ensuite les clichés qu’on a fait.
Vincent Fischer, photographe
Quand l’évènement se produit pendant un week-end, il peut y avoir jusqu’à une centaine de personnes sur les ponts. "C’est marrant de voir les voitures s’arrêter parce que les automobilistes se demandent pourquoi il y a autant de photographes sur un pont", s’amuse Olivier. Une concurrence qui ne les dérange pas. "Au contraire, c’est justement ça qui est sympa, se réjouissent-ils. On ne vient pas pour faire des photos qu’on va vendre. On vient aussi pour le moment de convivialité, le souvenir".
Même avec un smartphone
Photographes professionnels, nos deux compères viendront bien équipés. Vincent avec un 300 mm "pour avoir un beau piqué", Olivier avec un 150-600 - les initiés comprendront - avec un gros zoom "pour pouvoir bien mettre la cathédrale en avant". Tout est ensuite question de réglages, chacun a sa patte et son rendu différent. "Si on veut juste le souvenir, un smartphone peut très bien faire l’affaire, rassure Vincent, on peut même s’amuser à faire un time lapse, ça rend bien".
Attention toutefois à garder les yeux bien ouverts : l’effet du soleil posé sur la pointe de la flèche ne dure que quelques secondes. Des yeux qu’il faut aussi protéger. Vincent et Olivier recommandent vivement de venir avec des lunettes de soleil, "parce qu’on passe une heure à regarder le soleil avant qu’il atteigne la bonne position". Vêtements chauds également de rigueur : les ponts sont situés en plein vent, l’air froid qui passe au-dessus, mais aussi en dessous. Une double paire de chaussettes est vivement conseillée.
Les prévisions météo de ce vendredi 3 mars annoncent un ciel couvert avec des éclaircies. Le spectacle n’est donc pas garanti, mais pour les lève-tôt, ça vaut le coup d’essayer.
