Isabelle Gerber a été élue présidente de l'Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine mardi 24 septembre 2024. C'est la première femme à accéder à ce poste. Elle souhaiterait mettre en œuvre une co-présidence, partagée avec les protestants réformés de la région.
Elle s'appelle Isabelle Gerber et a 55 ans. C'est la première femme, et la plus jeune, à diriger l'Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine (UEPAL) après une élection par le consistoire supérieur, ce mardi 24 septembre 2024. Elle a été élue pour 2 ans, puisqu’elle finit le mandat de 3 ans entamé par son prédécesseur Christian Albecker.
Le 1er septembre, elle a également pris ses fonctions à la présidence de l'Église luthérienne. Elle est désormais en charge de nouvelles responsabilités, pour 10 ans au moins. Pasteure de formation, elle continue à être très présente sur le terrain. Pour France 3, elle a accepté de répondre à quelques questions.
Vous vous attendiez à être élue ?
Je suis allée très tranquillement à cette élection. Les deux scénarios étaient tout à fait possibles. Je suis arrivée avec des propositions et c'est ce qui a plu, je pense. Ce qui est le plus important pour moi, c'est que les deux présidents à la tête des deux instances s'entendent bien.
Qu'est-ce que vous comptez faire de votre mandat ?
Je souhaite donc mettre en œuvre une coprésidence, partagée avec les protestants réformés de la région. J'ai été élue sur des propositions qui sont pour moi importantes. On a vu comment est le fonctionnement, maintenant c'est le temps des ajustements. J'ai envie de faire bouger les lignes. Ça peut permettre un meilleur fonctionnement des paroisses sur le terrain.
On doit montrer qu'on n'est pas d'accord sur tout et que le dialogue, c'est la clé. J'aimerais, par exemple, organiser une prière commune pour la paix à l'échelle de l'Eurométropole. Après tout, un humain, c'est un humain, peu importe sa religion, couleur de peau. On veut montrer que nous pouvons se tenir la main. L'Union se réunira en novembre. Le projet de la coprésidence y sera présenté.
Vous êtes la première femme à tenir ce rôle. Est-ce une petite révolution ?
Oui, certainement. On sent bien que c'est loin d'avoir été une évidence par le passé. Ça va bientôt faire 100 ans que les femmes peuvent être pasteure. Mais la société est quand même empreinte d'une marque patriarcale, même si ça se débloque en sachant qu'à travers le monde, ça reste un sujet strident. On montre quand même à la moitié de l'humanité que c'est possible. Le Christ était tout aussi proche des femmes que des hommes. On ne doit pas faire de différence entre les deux sexes. C'est beaucoup de joie d'être celle qui peut incarner ce changement. Les femmes aussi peuvent accéder à ces postes.