Du 25 au 27 août, une grande vente de plantes est organisée au Graffalgar, rue Déserte, à Strasbourg. Portées par l'entreprise Plantes pour tous, ces événements rencontrent un succès fou. Un des cofondateurs du projet nous explique les coulisses de ce genre d'opérations.
Pendant trois jours, le Graffalgar aura des airs de jardinerie. L'hôtel strasbourgeois accueille la vente de plante de l'entreprise Plantes pour tous, du 25 au 27 août. Depuis 2017, cette jardinerie organise des évènements éphémères dans plusieurs villes françaises, et même à l'étranger.
Le principe ? Proposer des plantes essentiellement d'intérieur à des prix réduits le temps d'un week-end. Le co-fondateur de Plantes pour tous Julien Morelli revient pour France 3 Alsace sur les coulisses de ces ventes tellement prisées qu'il faut (gratuitement) s'inscrire au préalable pour dénicher les verdures qui trôneront dans son salon.
France 3 Alsace : Quand a germé l'idée de Plantes pour tous ?
Julien Morelli : "On a commencé en 2017, avec mon associé Léo Simalla. Il faut savoir qu'on est de formation paysagistes-concepteurs et urbanistes. Donc on a on avait déjà un pied dedans depuis un petit moment. On trouvait que les plantes d'intérieur étaient beaucoup trop chères en ville, et assez peu accessibles. Les jardineries étaient souvent en périphérie. Aussi, on a remarqué que les choix qui y étaient proposés n'étaient pas immenses. On est parti de ces trois constats pour créer le concept des grandes ventes de plantes. Le premier événement a eu lieu le 1er juillet 2017."
En quoi consiste ces ventes ?
Julien Morelli : "On loue un espace pour le weekend, qu'on remplit de plantes. On les propose à des prix plus honnêtes et ronds qui sont de 2,5 et 10 euros pour la plupart de nos tarifs. Après, on a des prix un peu plus haut pour des plantes plus grandes ou plus rares, qui vont de 15 jusqu'à 90 euros. Mais le gros de notre gamme, c'est 2, 5 et 10 euros. Et ce depuis le tout début du concept."
On se fournit chez 90 producteurs aux Pays-Bas, en Espagne, en Italie et en Belgique.
Julien MorelliCofondateur de Plantes pour tous
Et toutes ces plantes, d'où viennent-elles ?
Julien Morelli : "Il faut bien distinguer les plantes d'intérieur des plantes d'extérieur. Concernant les plantes d'intérieur, il n'y a pas de production en France. Pour avoir beaucoup cherché avec Léo au début, on n'en a pas trouvé, malheureusement. Tous les revendeurs de plantes d'intérieur d'Europe aujourd'hui, ils se fournissent dans les mêmes pays, en Europe ou en dehors. Nous, on veut rester en Europe, donc on se fournit chez 90 producteurs aux Pays-Bas, en Espagne, en Italie et en Belgique. Sur la gamme de plantes extérieurs, on essaie de faire le plus possible du local avec des producteurs français."
Pourquoi n'y a-t-il pas d'horticulteurs spécialisés dans les plantes d'intérieurs en France ?
Julien Morelli : "On parle ici de cactus, de plantes grasses, tropicales, etc. Ça disparu dans les années 60-70, avec une grosse modernisation de cette industrie à ce moment-là, qui a été beaucoup amenée par les Hollandais. Ils ont tout robotisé, tout automatisé, et ont complètement transformé le métier. Et c'est vrai que la France n'a pas suivi ce mouvement."
On travaille avec du vivant. Donc on a une sorte de compte à rebours.
Julien MorelliCofondateur de Plantes pour tous
Faire venir toutes ces plantes (plus de 150 variétés) doit demander une logistique particulière...
Julien Morelli : "L'idée, c'est de ne pas faire venir des camions de partout. Sinon, on aurait un bilan horrible. Donc donc qu'on fait, c'est qu'on rassemble toutes les plantes à un endroit, et on les fait venir dans un seul camion. Aussi, on travaille avec du vivant. Donc on a une sorte de compte à rebours : si on veut que la plante reste fraîche, de bonne qualité, et que quand elle arrive chez les gens, elle ne va pas tout de suite avoir une maladie, il faut qu'on se dépêche. D'où ces événements de deux-trois jours. Il faut que les plantes soient vendues vite si on veut conserver une forme de qualité et de fraîcheur. Pour nous, c'est un super défi qu'on a relevé car on a un taux de perte qui est aujourd'hui du jamais vu, je pense, pour le secteur. On avoisine les 2%."
Pour une vente en particulier, les plantes viennent de plusieurs pays ?
Julien Morelli : "Non, on ne va pas regrouper des plantes d'Espagne en Hollande pour les faire ensuite transiter sur les événements. Ça n'aurait pas de sens. Mais en tout cas, on regroupe la marchandise de tous les producteurs par pays, et ensuite, ça part de là. Ce qu'on essaie de faire, c'est 'un événement pour un seul pays'."
Vous n'avez donc pas de locaux dans lequel stocker les plantes ?
Julien Morelli : "C'est ça, c'est à chaque événement son camion. On est dans une logique de flux tendu avec ce compte à rebours. On a pensé au début à l'idée de faire un transit, nous. Mais ça ajoute une étape en plus. On préfère envoyer rapidement les plantes. On essaie de travailler avec les plus gros camions possibles pour pour éviter d'en avoir plusieurs. Après, il peut arriver d'en faire venir deux quand un événement fonctionne très fort. Ce qui est sûr, c'est que les sociétés de transport avec lesquelles on travaille ont l'interdiction avec nous de faire rouler un camion à moitié vide."
Pour la vente de Strasbourg, où sont ces plantes ?
"Elles viennent de partir de chez le producteur ! (L'entretien a été réalisé le 24 août au matin, ndlr.) Quand on est dans une jardinerie classique, ça peut arriver de tomber sur le moment où elles sont où elles viennent d'être livrées. Mais en général, ce n'est pas sur toute la gamme. Là, l'ensemble de la gamme proposée, on peut pas faire plus frais."
De 10h à 19h, le Graffalgar accueille la grande vente de Plantes pour tous, rue Déserte à Strasbourg. Pour s'y rendre, il est obligatoire de s'inscrire à un créneau en ligne, et ce gratuitement. Sur place, les paiements se font en CB uniquement.