Non vous ne verrez plus le monde agricole de la même façon ! Depuis deux ans un jeune photographe originaire du sud de la France édite un calendrier glamour dans lequel de jeunes agricultrices prennent la pose. Johanna Trau, installée à Ebersheim (Bas-Rhin) fait partie de l’édition 2019.
Des jeunes femmes légèrement vêtues, dans des poses suggestives au beau milieu de leurs exploitations… Après le traditionnel calendrier des pompiers, celui bien connu des rugbymen, voilà le calendrier des Belles des Prés. Des agricultrices qui n’ont pas froid aux yeux, et qui n’ont pas froid du tout d’ailleurs, puisqu’elles posent en petite tenue au beau milieu des champs, les pieds dans le foin ou encore à côté de leurs outils de travail.
L’idée vient d’un photographe amateur installé près de Toulouse bien décidé à casser les clichés sur la ruralité et le monde agricole, mais aussi à surfer sur un support de communication qui a déjà fait ses preuves. "Je voulais trouver quelque chose entre le calendrier des Dieux du stade et celui de Clara Morgane" explique Johann Baxt. Ses modèles ? Pas vraiment des Clara Morgane, mais des femmes bien dans leurs bottes, simples et glamour. Pour les rencontrer, le créateur a parcouru 5000 km en 15 jours. "Je me suis vraiment déplacé dans toute la France, donc les personnes que l'on retrouve sont originaires de pas mal de départements." Se félicite-t-il. Au cours de son périple pour la préparation de l’édition 2019, sa route a croisé celle de Johanna Trau, une agricultrice de 24 ans, installée à Ebersheim, près de Sélestat.
"J’ai découvert le calendrier via des articles de presse. L’initiative me paraissait très sympa et j’ai contacté le photographe" détaille la jeune femme, à la tête d’une exploitation céréalière de cent hectares depuis 2016. "J’ai trouvé que ça mettait en valeur les femmes dans un métier que l’on croit réservé aux hommes. En plus, nous sommes souvent vues comme des garçons manqués, alors que ce n’est pas parce qu’on a les pieds dans la boue, qu’on ne peut pas être féminines" affirme-t-elle.
A la page du mois de Décembre, en robe rouge et guêpière noire, Johanna pose dans une cave viticole. Un cliché pour défendre l’image de la paysanne donc, mais aussi et surtout pour "apporter une image positive de notre profession. Ces dernières années, quand on parle de l’agriculture, on parle de prix, de normes, de pollution. Mais il n’y a pas que des soucis." Défend-t-elle. L’agriculture, "pas une vocation de base" mais un choix venu au fil des ans pour celle qui ne se voyait pas quitter sa région natale et passer ses journées entières dans un bureau. "Quand j’ai dit que je voulais reprendre la suite de mes parents qui partaient en retraite, les gens ont été interloqués. Pourtant, avec la mécanisation actuelle, les femmes ont la possibilité de faire la même chose que les hommes".
Du caractère ? Vous l’avez compris Johanna n’en manque pas. D’ailleurs, dans son village de quelques 2500 habitants, il a fallu faire face aux commérages, à ceux qui ont trouvé son initiative "vulgaire" ou "osée". Et puis, il y a ceux qui ont spontanément félicité la jeune femme. "J’ai des personnes qui me contactent pour me dire qu’elles ont apprécié l’idée, et d’autres qui me demandent où elles peuvent trouver ce calendrier. C’est génial"s’enthousiasme-t-elle.
Eh oui, Noël arrive et les idées de cadeaux sont parfois difficiles à trouver. Le calendrier des Belles des Prés 2019 est disponible sur internet au prix de …18,90 euros, sans les frais de livraison. Le prix de l’authentique.