Ce mardi 24 janvier, c'est la 5e journée internationale de l'éducation. L'occasion pour des associations de mettre en lumière le sort d'enfants migrants sans-abri, pour lesquels, suivre une scolarité relève du parcours du combattant. Ils seraient une centaine d'enfants ainsi concernés dans le Bas-Rhin.
Difficile de connaître leur nombre, ils seraient une centaine d'enfants de migrants, sans abri, à survivre ballotés au gré des campements et/ou des hébergements d'urgence. Alors évidemment, suivre un cursus scolaire est le cadet de leur souci. Pourtant, "l'éducation permet de se sortir de la précarité à long terme !", se révolte Delphine Bernard, membre du collectif "Pas d'enfant à la rue".
Elle se bat avec d'autres associations comme la FCPE (fédération des conseils de parents d'élèves) et "jamais sans toit" pour faire reconnaître le droit de ces enfants à la scolarisation dans des conditions d'apprentissage décentes. Et profite de la 5e journée internationale de l'éducation pour envoyer un communiqué.
"Cette journée doit permettre de rappeler l'extrême importance de scolariser, de façon systématique, tous les enfants qui arrivent sur le territoire français (...) sans tenir compte de leur situation administrative. L'éducation est un magnifique outil d'intégration sociale", peut-on lire dans ce communiqué.
Des actions multiples
Le collectif "pas d'enfant à la rue" est né en novembre 2021, et si le nombre de membres actifs est peu élevé, 5 à 6, son réseau, lui, est vaste et permet d'envisager un certain nombre d'actions.
"Nous mettons tout en œuvre pour trouver des hébergements aux familles concernées, explique Delphine Bernard. En fin d'année dernière par exemple, nous avons envisagé d'occuper une école pour abriter une maman seule qui vivait dans une voiture avec ses quatre enfants. Mais nous n'avons pas eu besoin de le faire, suite à notre annonce, cette famille a bizarrement pu être logée dignement".
Parce que si la plupart des enfants sans abri sont scolarisés, leur condition d'apprentissage sont bien évidemment dégradées par leurs conditions de vie, une situation dénoncée par Delphine Bernard. "Ces enfants suivent leur cours et le soir, ils sont obligés de faire leurs devoirs sur un petit bout de table avec 4 ou 5 frères et sœurs à proximité, parfois sans lumière ou dans une voiture ou dans un abri de fortune, et qui n’ont pas de conditions faciles pour suivre leurs études correctement."
Le collectif mène d'autres combats comme trouver des assistantes sociales et de médecins aux familles ou encore, offrir la gratuité des repas à la cantine pour ces enfants dont les parents n'ont pas les moyens de les y inscrire.
"D'autres villes le font, pourquoi pas Strasbourg ? !", s'insurge encore Delphine Bernard, cette mère de famille dont le combat ne s'arrête pas le 24 janvier, journée internationale de l'éducation, mais dure bien toute l'année.