Une première cabine téléphonique a été installée à Strasbourg dans le cadre de la semaine européenne du numérique responsable qui a lieu du 17 au 22 juin. Le projet est porté par deux coopératives qui souhaitent repenser notre rapport au smartphone.
On la pensait disparue à tout jamais. La cabine téléphonique n'a finalement pas offert son dernier coup de fil. À l'ère du tout connecté, deux coopératives ont fait le pari de réintroduire cet abri mythique à Strasbourg.
Un premier prototype a été installé devant le Shadock dans le cadre de la semaine européenne du numérique responsable que se déroule du 17 au 22 juin. Toute de violet vêtue, la cabine intrigue jusque dans sa composition. Dans un habitacle en bois recyclé, un téléphone Socotel à cadran côtoie une tablette tactile.
"C’est le téléphone d’avenir. C’est un lieu commun où on va pouvoir se servir du numérique à tous les moments de la journée, mais aussi selon ses moyens", explique la Strasbourgeoise Marion Graeffly, co-fondatrice de TeleCoop, l'une des deux coopératives à l'origine du projet. Le dispositif souhaite avant tout questionner notre rapport au numérique.
Bientôt dans les collèges et lycées ?
Le projet part d'un constat simple, mais terriblement tracassant. La dépendance aux écrans nous touche de plus en plus. "On prend en moyenne notre téléphone 220 fois par jour, il nous empêche de reprendre la main sur notre temps", souligne Marion Graeffly.
Mais alors qui pourrait bien trouver une utilité à ces cabines revisitées ? Selon la responsable de TeleCoop, le dispositif pourrait toucher "le grand public". En cas de batterie à plat, d'oublie de téléphone ou d'une simple volonté de déconnexion, la cabine est présentée comme une solution.
Elle s'adresse également aux populations précaires qui auraient besoin d'un accès au numérique à bas coût. "La tablette présente dans la cabine permet un usage simplifié d'Internet. On pourra se géolocaliser et s'orienter, mais aussi envoyer des messages", indique Adrien Montagut, dirigeant de Commown, l'autre entreprise à la tête du projet.
Mais les deux coopératives visent à terme un autre public : les jeunes. La cabine téléphonique pourrait être installée devant les collèges ou les lycées. "On souhaite retarder le moment où les adolescents s’équipent d’un téléphone portable. Pour cette population, l’usage des smartphones est très néfaste", juge-t-il.
Si le projet est pour l'instant au stade d'utopie, rien n'indique que ces abris ne refleurissent pas prochainement dans l'espace public. TeleCoop et Commown discutent d'ailleurs avec la Ville de Strasbourg pour une mise en service officielle courant 2025.