Au cours d'une réunion avec la région Grand Est et l'Eurométropole de Strasbourg ce 21 juin 2023, Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, a confirmé que la nouvelle ligne de TGV Paris-Berlin ne passerait pas par Strasbourg, malgré les demandes des élus locaux soutenus par le ministre des transports.
C'est une mauvaise nouvelle pour tous les Alsaciens, une bonne pour les Mosellans. Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a confirmé que la nouvelle ligne de TGV direct Paris-Berlin ne passerait pas par Strasbourg mais par Sarrebruck, lors d'une réunion tenue avec Franck Leroy, président de la région Grand Est; Thibaud Philipps, vice-président de la région en charge des transports; Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg et Pia Imbs, présidente de l'Eurométropole.
Selon les informations des élus de la région Grand Est, la SNCF et la Deutsche Bahn ont pris cette décision conjointement. "Il était complexe pour les homologues allemands de faire passer ces trains par Strasbourg, notamment car il y a une congestion sur le pont de Kehl, mais aussi parce que faire passer les TGV par Sarrebruck permet de simplement prolonger la ligne déjà existante Paris-Francfort", indique Thibaud Philipps.
Cette annonce arrive quelques semaines après que Clément Beaune a demandé à la SCNF de revoir sa copie et de reconsidérer le tracé afin que la nouvelle ligne franco-allemande passe par Strasbourg. "Ça n'a malheureusement pas fonctionné. Cette nouvelle ligne provient d'un service commercial, la décision revenait aux deux entreprises ferroviaires sans que les politiques ne puissent agir", explique le vice-président de la région en charge des transports.
Les élus régionaux de la majorité regrettent cette décision mais estiment qu'elle bénéficiera aux habitants de la Moselle et que le Grand Est bénéficiera de ce nouveau tracé malgré tout. De son côté, Jeanne Barseghian affirme dans un communiqué qu'une liaison Paris-Strasbourg-Berlin reste possible, "dès lors que l'ensemble des parties prenantes, et notamment les États, Länders, régions et opérateurs ferroviaires, parviennent à en définir les modalités de mise en œuvre".
Les élus mosellans et sarrois ravis
En Lorraine, et particulièrement en Moselle, des élus locaux militent depuis plusieurs semaines pour que la ligne à grande vitesse s'arrête à Sarrebruck (Allemagne), une ville située à proximité de Forbach.
C'est le cas d’Alexandre Cassaro, maire (LR) de cette commune mosellane et conseiller régional du Grand Est. Pour lui, la décision de la SNCF et de la Deutsche Bahn est une bonne nouvelle pour le département et pour l'attractivité économique de son territoire. "Nous avons plusieurs entreprises à capitaux allemands, c'était important pour nous de renforcer ces liens économiques", se réjouit l'élu.
Avec d'autres collègues mosellans et sarrois, ils ont envoyé un courrier à Clément Beaune, ministre des transports français et aux PDG respectifs des deux entreprises ferroviaires nationales. Le maire de Forbach espère désormais que ce tracé incluera bien un arrêt à Sarrebruck et non pas un passage du TGV.
De son côté, le gouvernement français demande toujours à la SNCF de modifier le tracé de la ligne TGV. L'entourgae de Clément Beaune, ministre des transports, affirme que la "priorité du ministre et du gouvernement" reste le passage du train par Strasbourg.