Ce samedi 14 janvier 2023, une manifestation en soutien aux femmes afghanes, persécutées par les talibans, s'est tenue place Kléber, à Strasbourg (Bas-Rhin). Plusieurs manifestantes de la cause des femmes en Iran ont rejoint le mouvement.
La grisaille et le temps maussade n'ont pas découragé celles et ceux qui voulaient porter la voix des femmes afghanes ce samedi 14 janvier 2023. Une manifestation s'est tenue sur la place Kléber de Strasbourg, en soutien à celles qui sont persécutées par le régime des talibans depuis leur prise du pouvoir en août 2021. Une manifestation marquée par le soutien de femmes iraniennes.
"C'est horrible, ce qu'il se passe en Afghanistan", dénonce Sara Yazdian. Cette manifestante, accompagnée d'une centaine d'autres, a voulu montrer son soutien aux femmes afghanes, qui subissent les mesures liberticides des talibans. Depuis plusieurs mois, elles sont la cible du pouvoir et sont régulièrement mises à l'écart de la société.
Dernières mesures en date, l'interdiction aux Afghanes d'étudier à l'université, ou encore de travailler dans une association humanitaire. "Les femmes sont arrêtées par les talibans si elles ne respectent pas cela. Elles sont littéralement opprimées. Alors aujourd'hui, on manifeste pour être la voix de celles qui ne peuvent pas continuer leurs études", explique une manifestante en tenant un drapeau afghan.
Même si les situations en Afghanistan et en Iran sont assez différentes, les femmes de ces deux pays restent persécutés par leurs régimes. En septembre 2022, la mort d'une étudiante iranienne a embrasé son pays, et de nombreux manifestants ont été tués lors des révoltes féministes. C'est alors que les Afghanes et les Iraniennes de Strasbourg ont créé un collectif pour se rassembler : «La voix des femmes de Kaboul à Téhéran».
"Dans les deux pays, il y a une pensée islamiste extrémiste. C'est ça la source du problème, que ce soit en Iran ou en Afghanistan. Et surtout concernant les femmes", témoigne une manifestante iranienne qui souhaite garder l'anonymat. "Ce qui est essentiel, c'est que le peuple sur place fasse quelque chose. Et nous, ici, nous voulons travailler ensemble, d'où la création de ce collectif."
Ces régimes islamistes ne veulent pas que les femmes sortent dans la rue ni qu'elles soient éduquées.
Une manifestante iranienne
Sur place, il n'y a pas de lutte commune entre les femmes d'Iran et d'Afghanistan, chaque population se concentrant sur les problèmes dans son pays. La lutte conjointe se fait à des milliers de kilomètres de là. "Ces régimes islamistes ne veulent pas que les femmes sortent dans la rue ni qu'elles soient éduquées", continue la jeune femme.
Cette dernière pointe tout de même des différences entre les deux États, et cible surtout la présence des hommes aux côtés des femmes : "En Iran, on voit que la plupart des hommes veulent être à côté des femmes pour soutenir leur combat. Je ne crois pas que la situation soit la même en Afghanistan."
Une nouvelle mobilisation devant le Parlement européen
Malgré ces différences, les femmes de ces deux pays s'unissent pour demander aux pays occidentaux de ne plus soutenir le régime des talibans et celui au pouvoir en Iran : "Mais est-ce que c'est réellement le cas ? Je n'en suis pas si sûre. Il n'y a que des condamnations, mais il faut qu'on voie leur résultat pratique. Est-ce qu'en réalité, on a réellement imposé des sanctions sur les responsables de cette situation ? On attend de vraies actions, et pas seulement des paroles."
Après cette mobilisation, le collectif s'unira à nouveau, pour la cause des femmes iraniennes cette fois-ci. Ce sera le lundi 16 janvier 2023 devant le Parlement européen, à Strasbourg.