Ce jeudi 21 décembre 2023 au matin, une cinquantaine d'étudiants et étudiantes de l'Université de Strasbourg bloquent le bâtiment du Patio. Ils réclament le retrait de la loi immigration, votée par le Parlement deux jours plus tôt.
Une cinquantaine d'étudiants et d'étudiantes de l'Université de Strasbourg bloquent ce jeudi 21 décembre au matin le bâtiment du Patio sur le site de l'université. Ils s'opposent à la loi immigration votée l'avant-veille et réclament son retrait.
Dans le viseur des manifestants, certaines mesures de la loi visant en particulier les étudiants étrangers, en particulier celle qui leur réclamerait une caution pour pouvoir obtenir un titre de séjour "étudiant". La veille, l'Unef Strasbourg dénonçait "un recul des droits fondamentaux" qui vient "entacher le rayonnement universitaire du pays".
Le président de l'Université de Strasbourg Michel Deneken s'était également joint au cri de colère de plusieurs présidents d'universités en France. Invité sur le plateau de France 3 Alsace le 20 décembre au soir, il s'était, lui aussi, opposé au principe d'une caution. "Le mot 'caution' est scandaleux. Pas la somme", a-t-il lancé.
📄18 présidentes et présidents d'université ont déjà signé le communiqué commun contre les mesures contenus dans le projet de loi immigration. pic.twitter.com/tXmHHxe2pm
— Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (@SorbonneParis1) December 19, 2023
"Heureusement qu'il a voté ce communiqué. Sinon, on aurait fait pression pour", répond Rayan, de l'Alternative étudiante Strasbourg (AES), à l'origine du blocage et qui dénonce "une loi raciste". En 2022, l'Université de Strasbourg comptait 12.000 étudiants étrangers, soit un étudiant sur cinq.
"Le gouvernement fait passer cette loi avant les fêtes pour empêcher toute mobilisation. Nous, on ne veut pas de ce calendrier, donc on bloque même s'il y a des partiels. C'est en ayant un rapport de force qu'on peut faire retirer cette loi. Mais il faut que ce rapport de force arrive de partout", lance une étudiante du syndicat Solidaires.
Voter cette loi, c'est assumer que les idées de l'extrême-droite sont banalisées
Une étudiante participant au mouvement
"Si on se mobilise, c'est pour toutes les personnes étrangères qui veulent venir en France, même si on est étudiants. C'est aussi une loi qui reprend clairement le programme du Rassemblement national. Voter cette loi, c'est assumer que les idées de l'extrême-droite sont banalisées dans le gouvernement et même partout en France", poursuit-elle.
Invité sur le plateau de C à Vous, Emmanuel Macron est revenu sur le principe de la caution, affirmant que ce n'était pas "une bonne idée". À Strasbourg, les manifestants organiseront une assemblée générale à 12h30 et appellent à un rassemblement sur la place de la République à 19h.