Ma thèse en 180 secondes. Alsace : pour ses tests à partir d'anticorps de lamas appliqués à la vigne, elle remporte le concours régional

Prix du jury et prix du public : Anne Cousin, doctorante à l’Institut de biologie moléculaire des plantes, remporte la finale alsacienne du concours Ma thèse en 180 secondes. Ce jeudi 25 mars, elle est parvenue à vulgariser ses recherches en biotechnologie végétale appliquées à la prévention des virus de la vigne.

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La vie des chevaliers-paysans de l'an mille au lac de Paladru : c'est le sujet de thèse le plus connu en France. Cette tirade, extraite du film d'Alain Resnais On connaît la chanson, a mis en lumière la difficulté des thésards à partager leur passion pour un domaine très pointu.

En plus sérieux et plus scientifique, ils étaient 11 finalistes ce jeudi 24 mars 2022 à défendre leur thèse en 180 secondes et une seule diapositive dans l’amphithéâtre Cavaillès de l’Université de Strasbourg. C’est Anne Cousin qui l’emporte. Cette doctorante de l’Institut de biologie moléculaire des plantes (IBMP-CNRS) de Strasbourg décroche le doublé : prix du jury et prix du public.

Un moment unique à vivre

Tout juste récompensée, elle a encore du mal à y croire : "Je suis très surprise et très contente. C’est un moment unique à vivre. Et puis cela fait plaisir de voir mes proches, mes encadrants et mes collègues qui me voient porter haut les couleurs de mon université".

Pour captiver son public, elle avait soigné son accroche : "Saviez-vous que la vigne est l’une des cultures les plus fortement touchées par les virus ? A ce jour, on compte près de 80 espèces virales capables d’infecter nos vignobles. Afin de dépister les plants et de prévenir les maladies, je développe des tests à partir d’anticorps de… lamas". Et c’est parti pour trois minutes sur la détection par l’utilisation de nanocorps des virus de la vigne.

Elle doit sa participation à "Ma thèse en 180 secondes" à ses prédécesseurs doctorants, enthousiastes : "Ils m’ont vraiment donné envie de tenter le concours. Et c’est vrai que le programme de préparation est très intéressant, notamment le travail avec le metteur en scène et les coordinateurs scientifiques. Vulgariser, c’est un métier".

L’exercice a été payant : "Je me dis que j’ai réussi à tenir trois minutes devant 400 personnes. Cela m’ouvre des perspectives pour les conférences futures".

Un deuxième prix pour une deuxième fille

L’autre lauréate du jour est Alexandra Helleux de l'Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (CNRS – Inserm – Université de Strasbourg). Elle décroche le deuxième prix du jury pour sa thèse portant sur l’analyse intégrative des mécanismes oncogéniques de protéines de fusion TFE3 dans les carcinomes rénaux à translocation.

Dit comme cela, c’est vrai que cela peut faire peur mais avec l’explication pédagogique, c’est plus clair : "Certains types de cancers rares sont déclenchés par la formation d’une protéine anomalie, dite de fusion. Mon travail consiste à mieux comprendre le fonctionnement de ces protéines et leur rôle dans le développement du cancer du rein".

La jeune fille de 25 ans ne s’attendait pas à décrocher un prix : "J’avoue que tout le monde a fait des prestations super cool. Du coup, j’étais très contente et fière de moi aussi". Elle ajoute : "Ma thèse a connu pas mal de haut et de bas. Alors cette reconnaissance, c’est très gratifiant pour moi. Trois minutes pour résumer des années de recherches, c’est compliqué".

Pour elle, le plus dur a été la vulgarisation : "Je me suis beaucoup entrainée avec mes proches qui disait ah c’est cool, je comprends !"

Perspectives d’avenir

Au-delà des prix décrochés, Anne Cousin porte aussi un message : "Je sais qu’il y a beaucoup de filles qui redoutent de faire de la science. Là, on est deux à avoir réussir le concours. Cela donne de l’espoir. La science, c’est pour tout le monde !" 

Les deux lauréates du jour continueront l’aventure lors de la demi-finale nationale qui se déroulera les 8 et 9 avril à Paris. En ligne de mire : un ticket pour la finale nationale qui aura lieu le 31 mai à Lyon.  

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