Manifestations des lycéens : voiture en feu à Schiltigheim, circulation des trams perturbée

La mobilisation des lycéens se poursuit ce mardi en Alsace. Des rassemblements et des tensions ont eu lieu ce matin devant plusieurs établissements strasbourgeois et à Sarre-Union notamment. Deux voitures ont été incendiées. La circulation des trams est perturbée.

Une voiture en feu au beau milieu d'un carrefour. La scène se déroule à Schiltigheim, à quelques centaines de mètres du lycée Emile-Mathis, sous le regard des habitants. Environ 80 lycéens se sont rassemblés ce mardi matin. La police est sur place. Les agents dispersent le groupe qui se reforme un peu plus tard un peu plus loin.
 

Certains sont agressifs. Un des jeunes manifestants s'est jeté sur la caméra de notre équipe de reportage. Nos journalistes ont également essuyé des jets de pierre. La manifestation perturbe fortement la circulation du tram B. 
 

 
Même scénario devant le lycée Marcel-Rudloff à Strasbourg où un autre véhicule a été incendié ce matin, nécessitant l'intervention de la police et des pompiers. D'autres mobilisations ont eu lieu à proximité de différents établissements strasbourgeois : une cinquantaine de lycéens devant le lycée Jean-Monnet. Devant le lycée Couffignal, les forces de l'ordre ont été caillassées. Vers midi, le calme est revenu dans le secteur du lycée Couffignal.
 


La CTS annonce un retour progressif à la normale de la circulation des trams à midi


Appel au calme du rectorat 

Dans un communiqué publié ce matin, Sophie Béjean, la rectrice de l’académie de Strasbourg répète son appel au calme et à la prudence. Elle demande aux lycéens "d’adopter un mode d’expression pacifique sans atteinte aux biens privés et publics"et condamne fermement les violences qui ont encore émaillé les manifestations aux abords de plusieurs établissements.

Le communiqué précise qu'un Conseil de vie lycéenne extraordinaire se tiendra au rectorat de l’académie de Strasbourg en présence de la rectrice mercredi 12 décembre 2018 à 10 heures.  

Des écoliers confinés à Schiltigheim

Dans un communiqué diffusé à 12h30, la Ville de Schiltigheim "dénonce le vandalisme qui a lieu en ce moment dans les rues de la ville. "Nous en appelons au calme et au sang froid, il est intolérable de s'attaquer aux gens et aux biens comme l'ont fait les casseurs tout au long de la matinée, ce comportement rend toute revendication inaudible et illégitime.

"Une vitre a été cassée sur le nouveau centre sportif Mandela que nous avons décidé de fermer et de sécuriser. Nous avons sécurisé également l'école Paul Bert, les enfants étaient confinés et viennent de quitter les lieux. Nous avons mis en place des mesures de sécurité sur l'école Exen, la sortie des classes, d'abord différée, est en train de se faire. Les Halles du Scilt ont été fermées dans la matinée et nous conseillons aux commerçants schilickois de fermer leurs boutiques.

Nous remercions les enseignants, les directeurs d'école ainsi que les agents de la Ville de Schiltigheim qui ont été très réactifs toute la matinée pour que les schilikois se sentent protégés malgré les circonstances. Nous déclencherons toutes les mesures de sécurité nécessaires jusqu'à ce que ces casseurs soient dispersés". Nous assurons un suivi des événements tout au long de la journée."

Trois interpellations dans la matinée

Deux jeunes ont été interpellés à 11h20 et 11h40 à Schiltigheim, un autre à Strasbourg à 11h20 selon nos confrères des DNA


La Ville de Strasbourg annonce que "le déplacement en tramway prévu à 15h45 en amont de la présentation de l’Avenue de la Paix – Simone Veil est annulé". L’unique point de rendez-vous est donc fixé à 16h00 à l’angle Place de la République/Avenue de la Paix.


La Compagnie des Transports Strasbourgeois signale la mise en place d'une déviation de sécurité.
A Sarre-Union aussi, la mobilisation continue : une cinquantaine de jeunes s'est rassemblée dans la matinée, scandant "Macron démission" devant quelques gendarmes. Le lycée Georges-Imbert est bloqué pour la journée, les cours ne seront pas assurés.

Au total, environ 170 lycées sont perturbés mardi matin, dont une soixantaine bloqués, selon un premier comptage national du ministère de l'Education nationale. Les syndicats lycéens ont lancé un appel à un "mardi noir". Ils réclament l'abandon de plusieurs réformes : celle du bac, du système d'accès
à l'enseignement supérieur Parcoursup et du service national universel (SNU). Ce mouvement est né la semaine dernière dans le sillage de la colère protéiforme des "gilets jaunes".

Lundi, le mouvement a pris de l'ampleur au cours de la journée, avec 450 établissements perturbés, selon un décompte officiel en fin de journée.
    
Dans son discours télévisé lundi soir, le président Emmanuel Macron n'a pas évoqué ce mouvement lycéen. La ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal a en revanche déploré mardi matin "une manipulation" menée par "l'ultragauche" et "certains députés de La France insoumise". Sur Sud Radio, elle a estimé que ce mouvement touchait toutefois "un nombre restreint de lycées, 400 au plus fort sur plus de 2.000". 
 
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