A compter du 1er février, minuit, la présidente du FN et eurodéputée Marine Le Pen devait remboursé 340.000 euros au Parlement européen, somme équivalente aux salaires de deux assistants parlementaires qui n'auraient travaillé que pour son parti. Une procédure qu'elle conteste.
C'est ce soir à minuit que Marine Le Pen devait avoir remboursé les sommes demandées par le Parlement européen. L'Institution lui a envoyé courant décembre deux lettres de recouvrement lui réclamant près de 340.000 euros, estimant que l'eurodéputée française avait perçu ces sommes pour rémunérer entre 2010 et 2016 deux assistants qui n'auraient travaillé que pour son parti, selon une source parlementaire.
Une première lettre a été envoyée le 9 décembre concernant le cas le plus sérieux, celui de Catherine Griset (ancienne belle-soeur de Marine Le Pen), présentée pendant un temps dans l'organigramme du Front national comme sa directrice de cabinet. Dans ce cas, le recouvrement devrait commencer à partir du 1er février.
L'autre cas litigieux porte sur Thierry Légier, garde du corps de la présidente frontiste, embauché au Parlement européen en tant qu'assistant local : sa mission devait donc être de suppléer Marine Le Pen lorsqu'elle ne se trouvait pas dans sa circonscription. Or sa fonction de garde du corps laisse à penser qu'il devait accompagner Marine Le Pen, donc être à ses côtés, losqu'elle n'était pas dans sa circonscription.
Pour Marine Le Pen, "le Parlement européen agit "en violation" de l'Etat de droit"
"Je me battrai, je suis convaincue que je gagnerai contre le Parlement européen. (Il) a agi en violation de toutes les règles de l'Etat de droit et du droit français", a accusé la présidente du FN. "Il y a une véritable zone de non-droit. Le Parlement, de manière parfaitement unilatérale, sans s'être justifié sur les raisons de cette décision, a décidé de réclamer le remboursement du salaire de mon assistante (ndlr: Catherine Griset), qui travaille, elle", allusion à l'enquête sur l'emploi comme assistante parlementaire de Penelope Fillon, l'épouse du candidat à la présidentielle, par celui-ci.Pour la candidate frontiste à la présidentielle, il est reproché à Catherine Griset, employée comme assistante accréditée, de n'avoir "pas assez" été au Parlement européen. "C'est quoi "assez" [...]. ? Vous décrétez ça sur la base de quels éléments ? Rien."
Marine Le Pen s'est indignée que le recouvrement lui soit demandé "sans que la justice ait eu à se prononcer", sur cette affaire qui fait l'objet depuis mi-décembre d'une information judiciaire et qui touche d'autres eurodéputés FN.
"Le Parlement européen, sans m'avoir entendue, ni donné des arguments, décide d'opérer le remboursement d'une somme aussi considérable que celle-là", a protesté l'eurodéputée. Pour elle, c'est "une décision politique de la part du Parlement européen, qui n'est pas une administration mais un organe politique dirigé par un socialiste (ndlr: Martin Schulz, qui n'en est plus président) qui a toujours dit qu'il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour briser notre groupe, nous combattre politiquement".