Le procureur de la République de Strasbourg a annoncé ce mercredi l'ouverture d'une information judiciaire pour "non-assistance à personne en péril" dans l'enquête sur la mort de Naomi Musenga. Mort qui serait due à une "intoxication au paracétamol absorbée par automédication".
Dans un communiqué publié ce mercredi, le procureur de Strasbourg indique l'ouverture d'une information judiciaire pour "non-assistance à personne en péril" dans l'enquête sur la mort de Naomi Musenga, jeune femme décédée après avoir été raillée par une opératrice du Samu en décembre 2017.
L'ouverture d'une information judiciaire est l'une des revendications principales de la famille Musenga. Ce communiqué précise aussi les causes de la mort de la jeune femme qui serait décédée à cause d'une "intoxication au paracétamol absorbé par automédication". Hasard du calendrier ou pas, la mère et une partie de la famille ont été reçus ce mercredi à Paris par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
Un juge d'instruction va donc être nommé prochainement. Ce qui permettra à la famille d'avoir accès au dossier et qui autorisera les poursuites contre l'opératrice qui avait répondu à Naomi, mais aussi à toute personne impliquée dans la défaillance du système. Cette affaire avait déjà conduit à la démission du responsable du Samu de Strasbourg, le 20 juin.
"Intoxication au paracétamol absorbé par automédication"
"Je procéderai dans les prochains jours à l'ouverture d'une information judiciaire du chef de non-assistance à personne en péril contre l'opératrice du centre des appels d'urgence et tous autres, ainsi que du chef d'homicide involontaire contre X", a indiqué le procureur de Strasbourg, Yolande Renzi, dans un communiqué. La famille de Naomi Musenga, ses parents et sa soeur Louange en ont été informés mardi par le procureur de Strasbourg qui les as reçus "afin de leur donner connaissance des conclusions de l'enquête [enquête préliminaire menée par la police judiciaire, ndlr].Dans le communiqué, Yolande Renzi précise avoir pu évoquer avec eux "les éléments médicaux obtenus lesquels expliquent le décès de Naomi Musenga comme étant la conséquence d'une intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours. La destruction évolutive des cellules de son foie a emporté une défaillance de l'ensemble de ses organes conduisant rapidement à son décès", ajoute le procureur.
"Naomi n’est pas morte parce qu’elle a bouffé trop de paracétamol"
Des conclusions médicales qui sont loin de faire l'unanimité. Présent, à la demande de la famille Musenga lors de la conférence de presse donnée par la famille le 22 juin, le professeur Marescaux avait déclaré: "les parents de Naomi m'ont contacté parce que peu de médecins acceptent de se heurter à l'hôpital. L’hôpital planque tout ce qui l’accuse. (...) Arrêtez de vous foutre de notre gueule, Naomi n’est pas morte parce qu’elle a bouffé trop de paracétamol. Il y a bien eu une étude toxicologique mettant en avant un fort taux de paracétamol : mais on a fait des prélèvements dans le liquide de l’œil car il n’y avait plus de sang disponible à cause de l’état du corps. Ce n’est pas une bonne approche toxicologique! Le taux de paracétamol était trop élevé par rapport à la norme: mais on ne peut dire ça avec un dosage tiré de l’œil."Affaire Naomi Musenga by Aymeric Robert on Scribd