Du 28 au 30 juin 2019, onze comédiens jouent Anton Tchekhov à Windstein (Bas-Rhin), au coeur de la forêt vosgienne. Du théâtre forestier pour une pièce au nom tout trouvé : "Sauvage".
C'est un petit coin perdu au coeur de la forêt vosgienne, le Guensthal, sur le ban communal de Windstein (Bas-Rhin). C'est dans cet ancien hameau anabaptiste datant du XVIIIe siècle que, depuis trente ans, les parents du comédien Yann Siptrott, plasticiens-sculpteurs, se sont installés. Un espace de seize hectares où l'art se mêle à la nature. "Depuis une quinzaine d'années, j'y inscris ma propre démarche artistique, musicale et théâtrale", explique Yann Siptrott, directeur artistique du "Théâtre de la Faveur" qu'il y a créé.
"On demande poliment à la raison de se taire, on déploie les ailes qu’on n’a pas et on s’envole !"
C'est dans ce lieu retiré, à cinq kilomètres de toute habitation mais accessible en voiture, que onze comédiens, Alsaciens pour la plupart, jouent depuis le 21 juin, "Sauvage", une pièce écrite en 1889 par Anton Tchekhov. Du théâtre hors les murs face à un public pas forcément habitué du genre, dans un coin perdu, un projet un peu fou, forcément follement séduisant. “Raisonnablement, on ne peut pas dire “oui” à un projet avec onze comédiens qui veulent jouer la pièce la plus méconnue de Tchekhov au milieu de la forêt. Mais quand on les voit vivre et travailler ensemble et quand on a mis une fois les pieds dans ce lieu de contes de fées, alors on demande poliment à la raison de se taire, on déploie les ailes qu’on n’a pas et on s’envole ! ”, abonde la comédienne Amélie Belohradsky.Même enthousiame chez la comédienne Pauline Leurent. “J’adore les folles aventures collectives et Tchekhov. Cette équipe de doux dingues m’a particulièrement séduite. Jouer dans la nature, proche des gens, dans ce lieu exceptionnel m’enthousiasme énormément !”
La violence des sentiments, face à une nature imperturbable
Tchekhov dissèque les relations humaines au scalpel et ce qu'il raconte n'est pas très flatteur. L'alcool, les non-dits, les faux-semblants... par petites touches, on assiste à des scènes étrangement familières entre rire et larme. La violence des sentiments face à une nature imperturbable dans un univers où la destruction de l'environnement et de la vie des gens sont présentées comme étant intimement liées.Mis en scène par Serge Lipszyc, le spectacle est déambulatoire, au plus proche d'un public qui sera invité à déplacer ses chaises pour suivre la troupe. De quoi vivre une expérience inédite.
Les dates : le vendredi 28 et le samedi 29 juin à 19h, le dimanche 30 juin à 18h. Tarif unique : 28 euros. Dîner spectacle avec apéritif et planche sauvage. Billeterie.