C'est inédit pour un club français. L'ASPTT Strasbourg va envoyer quatre de ses arbitres d'haltérophilie, dont trois femmes, aux Jeux olympiques de Paris 2024. Parmi eux, Marie-Hélène Bonnamant. Encore émue, elle nous raconte les coulisses de sa sélection.
Au départ, elle accompagnait simplement ses enfants s'entraîner à l'ASPTT Strasbourg. Une vingtaine d'années plus tard, elle se retrouve finalement à arbitrer la plus grande compétition sportive internationale. Marie-Hélène Bonnamant a encore du mal à réaliser. À 56 ans, la Strasbourgeoise partira en août aux Jeux olympiques de Paris 2024 pour arbitrer les épreuves d'haltérophilie, avec trois autres arbitres du même club.
Quand avez-vous appris la bonne nouvelle ?
"Je l’ai apprise au mois de mars, mais cela faisait des mois qu’on attendait la réponse. Au mois d’août 2023, j’ai été sélectionnée par la Fédération française d’haltérophilie pour participer à un match test, un an avant les Jeux. La Fédération nous connaît bien, mais le Comité olympique voulait vérifier notre niveau, notamment celui en anglais. Et c’est en mars qu’on a appris qu’on était sélectionnés ! Au total pour l’haltérophilie, une dizaine de Français ont été retenus, dont quatre rien que de l’ASPTT Strasbourg. En France, on est le seul club à avoir autant de monde du même club à aller aux Jeux ensemble, ça signifie qu’on ne doit pas être trop mauvais !"
L'annonce a dû être chargée en émotions, qu'avez-vous ressenti ?
"J’ai eu des petits guili-guilis dans le ventre, c’était fabuleux. J’avais les larmes aux yeux, mes enfants étaient tous fous. C’était un moment très émouvant. Les Jeux, c’est le Saint-Graal pour les athlètes, mais aussi les arbitres ! Mes enfants ont pu porter la flamme et ils vont être bénévoles aussi sur le site de compétition avec moi. C’est vraiment quelque chose d’extraordinaire. Au début, on ne se rendait pas trop compte, mais ce n'est qu’une fois dans sa vie. Je suis très fière de ma famille, on l'a fait tous ensemble. Et là, on se réjouit, on sent que ça approche."
Depuis combien de temps êtes-vous dans le milieu de l'haltérophilie ?
"Je suis dans le milieu depuis 22 ans. Au départ, je venais en tant que maman, j’accompagnais ma première fille, puis mes deux autres enfants s’y sont mis. Un jour, Pascale Grimm-Ferron, une arbitre du club (NDLR : elle aussi sélectionnée pour les Jeux) est venue me voir, car elle avait besoin d’arbitres femmes. En effet, les athlètes féminines ne doivent être pesées et arbitrées que par des femmes. J’ai passé les examens pour être arbitre régionale, puis nationale. Ce sont mes enfants qui m’ont poussée à faire de l’arbitrage international. C’est vraiment une histoire de famille maintenant."
Comment va se dérouler la compétition pour vous ?
"Les épreuves se déroulent du 7 au 11 août. On est tous bénévoles, donc heureusement durant les Jeux, on est nourris et logés près du site de compétition. Concernant mon poste, je suis en charge du changement de barre : c'est un poste où il y a beaucoup de stratégie et où il faut être rapide. Après pour le reste des JO, on espérait pouvoir aller voir d'autres compétitions, mais c'est trop cher, donc on va profiter dans Paris et envoyer plein de photos à mon mari et ma fille restés en Alsace !"