Le meilleur du collectionneur olympique, c'est la flamme ! D'hiver ou d'été, toutes allumées à Olympie avant de rejoindre la ville hôte des JO. Un passionné alsacien nous dévoile ses trésors, historiques, à plusieurs niveaux.
Elles ont parcouru des milliers de kilomètres depuis Olympie en Grèce, et les voilà qui sommeillent dans une maison vigneronne sur la route des vins d’Alsace. On ne vous dira pas où. Le propriétaire de ces flammes olympiques tient à protéger son trésor. Une belle collection, 40 ans de travail.
"C’est un engrenage", explique Pascal, "on veut ci, on veut ça et puis on se laisse prendre aux jeux !" Ces Jeux, lorsqu’il était enfant, n’avaient lieu que tous les quatre ans. "C’était long ! Alors pour raccourcir le temps, j'avais les petites mascottes. Les cinq anneaux, ça m’a toujours attiré, je ne sais pas pourquoi, c’est comme ça."
Pascal a rassemblé sa collection dans une pièce nichée au sommet d’un escalier en colimaçon. Comme un donjon dans lequel se cache le feu d’un dragon. Des torches qui ont brûlé des milliers d’heures sur les parcours olympiques.
Une tradition validée par Adolf Hitler
La plus ancienne date de 1936. Car oui, le rituel du relais de la flamme a été organisé pour la première fois par le régime nazi. Pascal n’en dira pas plus, "je n’ai pas fait de recherches sur cette question." Il précise tout de même qu’à l’époque le relais a été observé dans la continuité, d’Olympie à Berlin, 3 600 kilomètres non-stop à raison d’un kilomètre par athlète.
Depuis, les torches olympiques sont devenues des objets de collection prestigieux. Bien mieux qu’un pin’s, une veste officielle ou un drapeau. Leur prix peut varier de 3 000 à 15 000 euros selon le pays d’origine et la rareté. Des accessoires que l’on réussit à obtenir par le bouche-à-oreille. "On fait des échanges entre collectionneurs, c’est ainsi qu’on avance," raconte Pascal en brandissant la torche des Jeux de Tokyo. "Celle-là, ça fait deux mois que je l’ai, c’est tout récent, elle est vraiment belle aussi !"
Cet homme qui a vécu la cérémonie d’ouverture des Jeux d’Albertville craint qu’à l’avenir "le succès des Jeux ne tue les Jeux, parce que ça devient des budgets immenses et moi ça me fait un peu peur." Il espère que l’esprit du sport l’emportera toujours. "Les Jeux sont là pour rassembler les hommes" aime le rappeler le collectionneur de flammes, "on verra à l’avenir si l’humanité saura s’en souvenir."