Pollution du Rhin aux hydrocarbures, "c'était juste une maladresse, comme il y en a trop souvent hélas"

Les sapeurs-pompiers du Bas-Rhin sont intervenus mardi 9 mai à Strasbourg pour lutter contre une pollution aux hydrocarbures sur le Rhin. La plus grande flaque mesurait 5000m². La pollution a été traitée à l'aide de dispersant.

Les pompiers du Bas-Rhin sont intervenus en nombre le mardi 9 mai, après avoir été alertés d'une pollution du Rhin, à hauteur du bassin des Remparts, à Strasbourg. Le capitaine Vincent Vedel, commandant des opérations de secours, répond à nos questions.

Que s'est-il passé ?

"Nous avons été prévenus peu après 16 heures par un particulier qui a signalé plusieurs nappes d'hydrocarbures sur la surface du Rhin dans le bassin des Remparts, à hauteur de la rue Richard Brunck. Un homme voulait recharger son bateau avec de l'huile moteur. Le bidon de 5 litres lui a échappé des mains, déversant une partie de son contenu sur la berge et une partie dans l'eau. Il l'a rattrapé très vite, mais plusieurs litres s'étaient déjà écoulés. Cette huile de moteur s'est répartie à la surface de l'eau en plusieurs flaques, dont la plus grande a couvert 5000 m²."

S'agissait-il d'une pollution grave ? 

"Un litre d'hydrocarbure crée une irisation sur 10.000 m² environ, soit un hectare, c'est donc toujours très impressionnant. Dans ce cas, c'étaient des nappes très fines en surface. Ces quelques litres à eux seuls ne tueront pas les poissons et les plantes, mais c'est le cumul de plusieurs petites pollutions qui s'avère néfaste pour la faune et la flore. Et la protection de l'environnement fait partie de nos missions." 

Pourquoi avoir dispersé la pollution et pas pompé ou rassemblé par boudins ?

"Il faut toujours adapter le remède au problème. Nous avons opté pour le dispersant, car il était impossible de poser des boudins. Les boudins font 200 mètres de long et nécessitent de bloquer la circulation fluviale. Il faut aussi qu'il n'y ait pas de vent pour pouvoir les utiliser. Nous avons donc utilisé du dispersant, le chélateur, une molécule qui casse la molécule d’hydrocarbure. Celle-ci ne va alors plus iriser, mais descendre légèrement sous l’eau et devenir biodégradable, car devenue carbone et hydrogène. C'était une petite quantité, mais il a tout de même fallu 30 litres de dispersants pour ces trois litres d'huile."

Pourquoi étaient-ils si nombreux ? 

"Nous étions avec les plongeurs, au cas où la fuite serait venue d'un trou dans un bateau. Il y avait un fourgon, deux embarcations, la cellule de risque chimique et un drone pour établir la zone de pollution. En tout, une trentaine de spécialistes mobilisés. Impossible d'y aller moins nombreux, il faut agir très vite selon les cas. Cette fois, ce n'était pas une marée noire, ni un relargage sauvage, juste une maladresse, comme il y en a trop souvent hélas." 

Pour conclure, le capitaine rappelle que toutes les précautions sont demandées aux usagers. Mais en cas d'accident, il faut réagir très vite, prévenir le Port du Rhin qui a des moyens de luttes adaptés et bien sûr, alerter les pompiers pour qu'ils sachent au plus vite où intervenir.

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