Pourquoi Strasbourg a été classée seulement 23e meilleure ville étudiante, un score à relativiser

Le journal Le Figaro, dans son édition du 30 juin 2020, a établi un classement des meilleures villes étudiantes de France. Strasbourg n'arrive qu'à la 23e position. De nombreux critères ont été pris en compte pour justifier ce score.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Strasbourg n'est pas la meilleure ville étudiante de France. Le classement du Figaro, publié le 30 juin 2020, attribue la meilleure note (16.34/20) à Toulouse (Haute-Garonne, en région Midi-Pyrénées), en haut du podium. Avec une note de 14.45 sur 20, Strasbourg n'atteint que la 23e place, après notamment Limoges (Haute-Vienne, dans le Limousin) ou Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme, en Auvergne). 

Mais pourquoi ? Si Strasbourg est la capitale de l'Europe, de Noël, de l'amour, des cigognes, de l'humanisme rhénan, des églises, et de tant d'autres choses; pourquoi ne serait-elle pas celle des étudiantes et étudiants ? Pour le savoir, il faut se pencher sur la méthodologie employée par les journalistes du Figaro.
 

"Une batterie d'indicateurs dans six grandes catégories"

Pour atteindre cette 23e position, Strasbourg a été jugée selon ses : 
  • démographie : nombre d'étudiantes et d'étudiants, et son évolution
  • offre de formation : prépas, grandes écoles, cursus rares, apprentissage, établissements d'excellence...
  • logement : nombre de petites annonces, prix du mètre carré, parc locatif privé et universitaire...
  • vie étudiante : équipements sportifs et culturels, festivals...
  • cadre de vie : pollution de l'air... et ensoleillement
  • emploi : notamment lié au taux d'insertion professionnelle après le diplôme

Si l'on suit ces indicateurs répartis dans six catégories, Strasbourg ne manque pourtant pas d'atouts : en témoigne la septième place décrochée par la capitale alsacienne dans le classement de l'Étudiant de 2019. Au niveau des formations, rares sont les universités françaises à avoir décroché l'Initiative d'excellence (Idex); et le Centre universitaire d'enseignement du journalisme (Cuej) est l'une des meilleures écoles de journalisme selon un autre classement... du Figaro. Culturellement, Strasbourg est l'une des cinq villes étudiantes disposant d'un opéra national, et la seule à accueillir un théâtre national en dehors de Paris. Et pour le marché de l'emploi, on peut rappeler les nombreux débouchés offerts par l'Allemagne frontalière.

Maya Masquida, une étudiante, explique à notre journaliste Charlotte Rothéa ne pas comprendre ce score : "Je la classerais plus haut. C'est une ville qui reste dans le coeur. Elle est jolie, elle est agréable. Elle est tout en un. C'est étudiant sans que ce soit trop étudiant, il y a un beau juste milieu."
 

Nuages et loyers

En fait, ce qui pêche principalement, c'est en partie le manque d'ensoleillement. Un critère qui pourrait paraître subjectif s'il n'était pas fondé par les relevés de Météo France. Et qui n'empêche nullement la peu ensoleillée Bretagne (toujours selon les données météorologiques) de bien se classer avec Brest (Finistère) ou Rennes (Ille-et-Vilaine), qui devancent Strasbourg.

À ce sujet, Jean-Valentin Foury, le président de l'Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg (Afges), se montre critique : "Des critères nous semblent peu pertinents, comme le nombre de journées d'ensoleillement. Est-ce vraiment un critère pour dire qu'une ville est agréable à vivre ? [...] Des choses très particulières ne sont pas prises en compte dans ce classement, par exemple sur le nombre d'offres de formation : ne sont pas pris en compte les échanges internationaux."
 

Ce classement ne prend pas en compte les échanges internationaux.

Jean-Valentin Foury, président de l'Afges


Mais le principal accroc réside dans le fort coût du parc locatif privé : se loger coûte cher à Strasbourg, et peut être un frein à l'emménagement d'une quantité non-négligeable d'étudiantes et d'étudiants. Et ce malgré des dispositifs comme la Carte des colocs. La Ville propose également de dépanner celles et ceux qui ne trouvent pas de logement en faisant appel à la solidarité strasbourgeoise. 

Cela n'aura donc pas suffit à assurer une bonne place pour Strasbourg. Mais comme l'écrivait l'édition strasbourgeoise du magazine Le Bonbon, Strasbourg reste première dans les coeurs.
 

Choyer les néo-Strasbourgeois(e)s

L'université de Strasbourg (Unistra) n'a pas prévu de réagir officiellement. Elle rappelle toutefois la promesse d'un bon accueil qui est faite aux nouveaux étudiants et nouvelles étudiantes, citant notamment l'Agora de rentrée. Dotée d'un guichet multi-services, elle regroupe de nombreuses institutions, d'Électricité de Strasbourg (ES) à la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) en passant par le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous).

Quant au programme "Strasbourg aime ses étudiant-e-s", assuré en partenariat avec la Ville et l'Eurométropole de Strasbourg, il devrait être encore renforcé à la rentrée 2020. De quoi faire remonter Strasbourg de quelques rangs... dans les coeurs étudiants, en tout cas.
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité