Ce lundi 29 janvier s'est ouvert devant les assises de Strasbourg le procès de Mohamed El Amri. L'homme de 34 ans, habitant de Lingolsheim, est accusé d'avoir tué sa compagne et leur nourrisson. Au coeur des débats : la responsabilité de cet homme qui présente des troubles psychologiques graves.
"Vous avez anéanti toute une famille". A la barre des témoins, la soeur de Johanna Barth raconte ce dont elle se souvient du jour du drame. "Au téléphone, j'entendais les insultes derrière elle. Une bouteille d'eau a volé. J'ai dû me rendre à un entretien d'embauche, mais si elle m'avait confié son désarroi, j'y serai allée." Son témoignage empli de culpabilité, émeut toute la salle. Elle raconte l'emprise amoureuse dans laquelle sa soeur s'était enfermée. Elle se tourne aussi vers l'accusé pour l'apostropher : "vous avez anéanti toute une famille ce jour-là", avant d'être rappelée à l'ordre par le juge. Une famille qui attend donc beaucoup de réponses de ce procès qui a démarré devant les assises de Strasbourg ce lundi 29 janvier. Les proches de Johanna Bart se sont d'ailleurs succédé à la barre des témoins pour raconter ce qu'ils savaient de l'accusé, un homme dépeint comme "manipulateur", "violent" et "jaloux" mais sain d'esprit.Les faits
Le 13 février 2015, un jeune homme de 14 ans se présente, paniqué, chez des voisins à Lingolsheim. Il a pu s'échapper de chez lui, son beau-père est devenu fou, a tenté de l'étrangler et a blessé à l'arme blanche sa maman et son petit frère, âgé de 2 mois et demi. La police se rend sur les lieux, et l'homme toujours présent au domicile, se rue sur le chef de colonne et le blesse au visage. Mohamed El Amri est arrêté. Les forces de l'ordre ne peuvent que constater le décès de sa compagne, Johanna Barth et de leur bébé. Mais retrouvent en vie miraculeusement, un autre enfant du couple, une petite fille de 2 ans, indemne. L'aîné du couple, un garçon de 7 ans se trouvait à l'école au moment des faits.
Le procès
Mohamed El Amri ne s'est pour l'instant que très peu exprimé sur les faits qui lui sont reprochés, double homicide et double tentative d'homicides. En question, à l'ouverture de ce procès, l'état psychiatrique de l'accusé. Déjà condamné pour des faits de violence, il a également déjà effectué des séjours en hôpital psychiatrique. C'est pour cette raison que son avocat maître Jean-Jacques Gsell a demandé un huis clos qu'il n'a pas obtenu. "Ce monsieur ne relève pas de la cour d'assises mais de l'hôpital psychiatrique. Plusieurs experts l'ont démontré, il peut se révéler dangereux pour lui même, les codétenus ou les surveillants."
Pour Fabienne Herdly Klopfenstein en revanche, l'accusé doit être jugé. "Pour la famille, c'est extrêmement violent, elle est dans l'attente d'une réaction de Mohammed El Amri, qui ne s'est pas beaucoup exprimé depuis le début des faits." Mohamed El Amri encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu ce vendredi 2 février.