Malgré son statut de joueur le plus cher de l'histoire du Racing Club de Strasbourg, Habib Diallo arrive en Alsace "sans pression". L'attaquant sénégalais, aussi souriant que timide, veut faire mieux que la saison passée avec Metz, où il avait inscrit douze buts en 26 matches.
En ce mercato où beaucoup de clubs ont recruté léger voire carrément fait l'impasse sur l'achat de joueurs, le Racing Club de Strasbourg, d'ordinaire plutôt peu enclin à mettre la main à la poche, a cassé sa tirelire pour engager l'attaquant international sénégalais du FC Metz, Habib Diallo, le 5 octobre 2020. Dix millions d'euros environ, plus quelques bonus, soit le transfert le plus cher de l’histoire du club strasbourgeois.
Un montant record qui va forcément coller à la peau du joueur de 25 ans. Mais Habib Diallo assure ne pas ressentir de pression pour autant : "Je ne me considère pas comme étant plus cher que les autres qui sont dans l'effectif, affirme-t-il. Je ne pense pas à ce genre de choses. On m'a éduqué comme ça : ne pas se montrer supérieur aux autres. C'est ce qui fait avancer dans la vie. À moi maintenant de faire mes preuves".
Ceux qui, au-delà du sportif, connaissent l'homme, saluent cette éducation, démarrée dans sa famille et poursuivie au sein de l'académie Génération Foot, l'antenne du FC Metz au Sénégal. Habib Diallo y a été formé de 15 ans à 18 ans. Une humilité qui explique peut-être son extrême timidité, loin de l'image classique du footballeur. Face aux journalistes, il semble presque éteint, gêné d'attirer la lumière. Son large sourire est plus communicatif que ses mots, mais le Sénégalais répète tout de même "je suis content d'être là".⌛️? #DeadlineDay ? pic.twitter.com/twZe383SFl
— RC Strasbourg Alsace (@RCSA) October 5, 2020
De gardien de but à buteur
En rejoignant le Racing Club de Strasbourg depuis le FC Metz, il suit les traces d'attaquants qui ont marqué l'histoire du club alsacien : Mamadou Niang et David Zitelli notamment. Un transfert entre rivaux historiques qui a provoqué la colère des supporters lorrains. Certains d'entre eux ont dégradé le siège social du club messin avec des tags "Honte à vous" et "Lâches" adressés aux dirigeants messins. Habid Diallo ne veut pas s'appesantir sur le sujet. "La rivalité existe entre les supporters mais pour nous, les joueurs, ce n'est pas comme ça.""Tout ça, c'est du passé, balaye encore l'international sénégalais. Maintenant, je suis trop pressé de jouer avec mes coéquipiers, j'ai hâte d'être dans ce stade". Une Meinau que le néo-strasbourgeois - passé entre les mains de l'ancien coach du Racing, Jean-Marc Furlan, au Stade brestois où il avait été prêté de janvier 2017 à mai 2018 - connaît bien, pour y avoir déjà fait trembler les filets sous le maillot grenat. "Quand tu joues devant un public comme ça, marquer ça fait plaisir", se réjouit l'attaquant, qui une fois sur le terrain, fait oublier sa légendaire discrétion.Quand tu joues devant un public comme ça, marquer ça fait plaisir
Strasbourg, le bon club
Parmi ses principales qualités, son jeu de tête. Enfant, il avait pourtant débuté sa carrière de footballeur au poste de... gardien de but, avant de très vite préférer le rôle de buteur. Lui qui rêvait d'Angleterre va continuer à grandir en Ligue 1 : "Le Racing était mieux classé que Metz la saison dernière. Je pense que jouer à Strasbourg, c'est bon pour ma carrière et moi, je veux apporter quelque chose au club."Pour porter son équipe, le natif de Thiès, à 70 kilomètres à l'est de Dakar, veut battre son record de buts au plus haut niveau : douze, en 26 matches lors du précédent exercice. Il n'a pas encore débloqué son compteur cette saison mais se dit "prêt" à jouer dès dimanche 18 octobre contre Lyon, à la Meinau.J'espère qu'on va finir dans les cinq ou dix premiers
Début octobre, la veille de sa signature dans les dernières heures du mercato, il avait secrètement assisté à la lourde défaite de ses futurs coéquipiers contre Lille (0-3) à domicile. Pas de quoi cependant revoir ses ambitions avec les Bleu et blanc à la baisse : "J'espère qu'on va finir dans les cinq ou dix premiers", lâche Habib Diallo, confiant. Le Racing et ses supporters sont prêts à signer pour le suivre, encore une fois.