Le Strasbourg Achenheim Truchtersheim Handball (ATH) accueille Metz, deuxième du championnat, ce samedi 24 février dans un Rhénus plein à craquer. La salle strasbourgeoise, réservée spécialement pour l'occasion, offre au handball féminin son record d'affluence en France.
À peine remontées dans l'élite, les Piraths battent déjà un record. Le club de Strasbourg Achenheim Truchtersheim avait choisi le Rhénus pour accueillir les Dragonnes de Metz, deuxième de D1 et 25 fois championnes de France de handball. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'idée a plu. 5 600 tickets ont été vendus, soit la capacité maximum de l'enceinte, cette semaine. C'est tout simplement un record en France.
Cette prouesse historique témoigne du fort engouement que portent les Strasbourgeois pour leur équipe féminine. "L'Alsace a toujours été une terre de handball. Strasbourg attendait une équipe féminine professionnelle depuis un certain temps", explique le manager des Piraths, Aurélien Durrafourg.
Si le dirigeant se veut mesuré face au succès de la rencontre, il se félicite d'avoir pu offrir un tel événement au plus grand nombre. "L’objectif était de proposer aux Alsaciens et aux habitants de l’Eurométropole une rencontre sportive féminine de haut niveau, car il n’y en a pas dans le foot ou le basket." Du côté des joueuses strasbourgeoises, l'attente est immense.
Un savoureux mélange de pression et d'excitation
Elles goûtent pour certaines à leur première expérience dans l'élite cette saison. Jouer contre l'ogre messin est déjà un accomplissement. Faire salle comble au Rhénus offre à la rencontre une touche d'irréel. "C’est beaucoup trop rare pour ne pas prendre du plaisir", confie la capitaine, Dalila Abdesselam. Au club depuis dix ans, la demi-centre ne veut pas se laisser dépasser par l'événement, alors que les deux équipes ont dix places d'écart au classement. Avec 5 600 supporters derrières elles pour les soutenir, les joueuses strasbourgeoises restent confiantes. "Il y a de la pression, c'est sûr, mais il faut la prendre positivement. Le terrain, c'est toujours le même", rationalise la joueuse de 31 ans.
L'histoire est encore plus belle pour Sarah Muller. Native de Truchtersheim et pur produit du club, la pivot de 25 ans jouera devant sa famille samedi. Mais il n'est pas question pour elle d'évoquer quelconque pression. "Toute cette ambiance, ça peut faire peur à certaines mais pas pour moi. Vidéos, entraînements, on se prépare de la même manière."
Cette rencontre de prestige est avant tout une belle publicité pour le sport féminin. "C'est une grande fête du handball qui s'annonce", raconte Aurélien Durrafourg. Si l'Alsace compte 30 000 licenciées, la discipline manque cruellement de soutiens économiques et médiatiques sur le territoire. Pour l'équipe entraînée par Jan Basny, qui recevait en moyenne 800 spectateurs l'an dernier, cette soirée du 24 février pourrait entrer dans les annales du club.