Retraite, pénibilité et revalorisation du statut : la police municipale est en colère et se met en grève

La police municipale de Strasbourg fait grève, ce samedi 25 novembre. Ces agents ne seront pas présents sur le terrain, pour cette journée d'action. Les agents réclament de l'Etat une hausse d'une indemnité liée à leur fonction, mais aussi la réévaluation de leur statut dans la fonction publique.

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"On a choisi de marquer notre mécontentement par notre absence. Ce sont environ 55 agents qui devaient être engagés sur les deux vacations", souligne Thiebault Parré. Le porte-parole de l'intersyndicale de la police municipale de Strasbourg (Bas-Rhin) participera lui aussi au mouvement de grève de ce samedi 25 novembre.

Un appel national à la grève lancé par une "union d'associations, fédérations et syndicats de police municipale", rappelle ce représentant syndical. À Strasbourg, la grève aura lieu de "5 heures à 22 heures 30".

"Un mouvement ponctuel suivi à 100% par les collègues, pour ne pas perturber le marché de Noël dans la durée, comme nous sommes partie intégrante du dispositif de sécurité", précise Thiebault Parré. Il précise que "trois agents par vacation ont été maintenus pour pouvoir répondre aux appels d'urgence et les réorienter vers les services compétents". Les policiers municipaux strasbourgeois souhaitent "se faire entendre".

La reconnaissance de la pénibilité

Si ces policiers municipaux se mettent en grève, c'est d'abord pour interpeller l'État. Ils ne mettent pas en cause la municipalité. "Nos revendications sont purement nationales, et nous avons le soutien de notre exécutif à Strasbourg. La maire a adressé un courrier au ministre de l'Intérieur, pour porter les revendications sociales de la police municipale", relate le porte-parole de l'intersyndicale.

La première chose qui irrite les agents, c'est la question de la "prime-indemnité spéciale mensuelle de fonction". "Cette prime reconnaît la particularité du métier de policier municipal, dans la fonction publique territoriale. Nous seuls touchons cette prime, qui est l'équivalent de la 'prime feu' chez les sapeurs-pompiers. À la différence que les pompiers cotisent pour la retraite sur la prime feu, mais pas les policiers municipaux", ajoute Thiebault Parré.

Une prime qui n'est pas systématique, selon lui : "Elle est donnée à hauteur de 20% maximum, et selon la volonté des maires. Nous demandons qu'elle soit obligatoire, pas fractionnable et augmentée de 5% également. Cette prime existe dans cette version depuis plusieurs décennies, et elle n'a jamais été revalorisée. Or, le métier est compliqué, dans une société toujours plus violente. De plus en plus de collègues sont blessés en service, comme nos homologues de la police nationale. On souhaite que la difficulté du métier soit reconnue et valorisée."

Une meilleure retraite et un meilleur statut

Les agents demandent aussi l'"obtention de la bonification spéciale des fonctionnaires de police". "Cela consiste en l'octroi d'une année de surcotisation, pour cinq années de service effectif. C'est-à-dire que pour 25 années de service effectif, nous avons donc cinq années de surcotisation. Cela nous permettrait de partir à la retraite au taux plein à 59 ans", détaille Thiebault Parré. 

Autre point qui suscite la colère des policiers municipaux : leur classement au sein de la fonction publique territoriale. "Nous demandons le passage en catégorie B. Actuellement, les policiers municipaux sont en catégorie C, celle des agents d'exécution. Dans la fonction publique territoriale, ce corps ne prend pas de responsabilités", décrit le représentant syndical.

Une situation inexplicable, à en croire le représentant de l'intersyndicale de la police municipale : "Sur le terrain, les agents prennent des initiatives engageant la responsabilité pénale et administrative. Ce sont les prérogatives de la catégorie B, qui est celle des cadres intermédiaires"

Si les policiers municipaux ne sont pas entendus, ils n'excluent pas d'autres journées de grève. "Pas sur le marché de Noël", précise toutefois Thiebault Parré. Au niveau national, l'union d'associations, de fédérations et de syndicats de police municipale prévoit d'autres journées d'action, s'ils ne sont pas satisfaits, notamment dans le cadre des Jeux Olympiques de Paris 2024.

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