Ils protestent contre une demande de la Commission européenne qui enjoint la France de libéraliser le secteur. Un "bradage", selon l'intersyndicale.
Les salariés du secteur hydroélectrique ont manifesté ce mardi devant le Parlement européen à Strasbourg. Venus de toute la France, ils protestent contre une demande de la Commission européenne qui vise à ouvrir les concessions des barrages français à la concurrence. Ces installations, propriétés de l'Etat, sont aujourd'hui exploitées très majoritairement par EDF (85% de la puissance installée) et Engie par le biais de la Compagnie nationale du Rhône (CNR) et Société hydroélectrique du Midi (Shem).
Les manifestants craignent qu'une telle décision conduise à la privatisation du secteur. "Nous luttons depuis plusieurs années contre l'ouverture à la concurrence des barrages hydrauliques, souligne Catherine Halbwachs, déléguée fédérale du syndicat CFE-Energie. Nous considérons que c'est un bien qui appartient à la nation et qui doit rester au service des Français."
L'Alsace est l'une des quatre régions les plus concernées par ces mutations. Elle représente 11% de la production totale d'énergie hydraulique. Chaque année, les dix centrales installées le long du Rhin produisent plus de 8 milliards de kWh, ce qui représente environ la moitié de la consommation électrique totale de la région.