Depuis le mois d'avril 2023, de nouvelles règles régissent le stationnement dans les rues de Strasbourg, ce qui ne manque pas de faire polémique. L'opposition dénonce une mesure brutale et a déposé ce mercredi 17 mai un recours devant le tribunal administratif.
Extension de certaines zones payantes, hausse significative des tarifs, alignement sur le revenu fiscal... La politique de stationnement à Strasbourg a fortement évolué depuis le 3 avril 2023. Le conseiller municipal d'opposition Pierre Jakubowicz et les conseillères d'Alsace Anne Reymann et Anne Tenenbaum ont déposé un recours devant le tribunal administratif ce mercredi 17 mai 2023.
Après la bataille politique, le feuilleton du stationnement dans la capitale alsacienne entre dans son volet judiciaire. "Après deux mois et au vu des effets sur les riverains et les commerçants, nous avons longuement réfléchi sur l'intérêt de ce recours, indique Pierre Jakubowicz en quittant le tribunal administratif de Strasbourg. Mais c'est dans l'intérêt des Strasbourgeois et des Strasbourgeoises."
Si les conseillers ne peuvent pas s'opposer aux tarifs en tant que tels, ils pointent dans la mesure des manquements à la loi. "Le code général des collectivités territoriales fixe un cadre en matière de stationnement. Ce dernier doit répondre à des objectifs de rotation du stationnement, de fluidité du trafic et plus globalement des objectifs environnementaux", continue le conseiller municipal.
Il y a beaucoup d'éléments qui contreviennent à la loi.
Pierre JakubowiczConseiller municipal d'opposition de Strasbourg
"À notre sens, il y a beaucoup d'éléments qui contreviennent à la loi." Pierre Jakubowicz prend l'exemple des parkings-relais. La municipalité écologiste incite les automobilistes à y garer leurs véhicules plutôt que dans la rue. "Mais quand à la fin de la journée, vous rentrez chez vous pour ensuite aller à l'autre bout de la ville au parking-relais, ça va à l'encontre des objectifs de fluidité et de qualité de l'air !"
Autre point abordé par le conseiller municipal et les conseillères d'Alsace, le barème tarifaire. "La loi dispose qu'il peut être modulé en fonction de la durée, de la taille du véhicule et de son impact environnemental. Sauf que la municipalité se calque sur le revenu fiscal de référence et crée donc un nouveau critère", dénonce Pierre Jakubowicz qui appelle en même temps au respect du secret fiscal.
Ce dernier dénonce aussi le manque d'information donné par la Ville de Strasbourg à l'ensemble des conseillers municipaux. "Les réunions d'informations ont eu lieu après la délibération du 20 mars. Elles auraient dû avoir lieu avant ! Nous attendons d'ailleurs toujours les résultats des études d'impact."
"Nous avons bon espoir que le tribunal nous donne raison. Sinon, nous n'aurions pas déposé ce recours", se projette le conseiller municipal d'opposition. Il s'appuie par exemple sur un cas similaire à Grenoble en 2017, quand le tribunal administratif avait annulé les nouveaux tarifs de stationnement.