Strasbourg : appel à la grève à la CTS les 25 et 26 juin, le syndicat Unsa veut plus de sécurité pour les conducteurs

Jet de pierres selon la direction, tir pour le syndicat Unsa. Suite à l'agression subie par une conductrice du tram B, dimanche 5 juin à Lingolsheim, le syndicat majoritaire de la Compagnie des transports strasbourgeois maintient son préavis de grève pour le week-end du 25-26 juin.

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L'Unsa, syndicat majoritaire de la Compagnie des transports strasbourgeois, a déposé un préavis de grève, pour le samedi 25 et le dimanche 26 juin, aux motifs de "tirs sur poste de conduite tram du 5 juin 2022" et "insécurité et mise en danger des personnels sur le réseau."

Dimanche 5 juin vers 21h20, peu après avoir quitté l'arrêt Tiergaertel, à Lingolsheim, un tramway B est visé par un projectile du côté de la cabine. La conductrice, très choquée, donne immédiatement l'alerte, en signalant que sa rame a été touchée.

Une dizaine de minutes plus tard, un second événement survient dans le même secteur. Cette fois, la rame n'est pas atteinte, mais le conducteur informe le poste de contrôle que des enfants lancent des cailloux.

Selon la direction de la compagnie des transports strasbourgeois (CTS), les deux incidents sont liés, et de même nature. "Dans les deux cas, il s'agit de jets de pierre" affirme Amandine Carré Charter, directrice de l'accompagnement et de la stratégie de la compagnie.

Une affirmation que réfute Stéphane Daveluy, délégué syndical de l'Unsa (Union nationale des syndicats autonomes), syndicat majoritaire à la CTS. L'Unsa a envoyé des photos des deux impacts sur la vitre de la première rame "à un expert de la police en charge de la balistique, à des sportifs du tir et des experts chasseurs et militaires" explique Stéphane Daveluy. "Et tous, unanimement, disent qu'au vu de ces deux impacts distants d'1,5 centimètre, il est impossible qu'il s'agisse d'un jet de pierres. Au minimum, il s'agirait d'un tir d'airsoft."

Il y a une volonté de la direction de minimiser les faits.

Stéphane Devaluy

Délégué syndical de l'Unsa CTS

"La police a conclu à un jet de pierres pour le premier, comme le second événement" rétorque la direction de la CTS. "L'équipe d'intervention, accompagnée de la police, est arrivée peu après le deuxième appel"  (celui du conducteur de la seconde rame visée). "Il y a eu constatation, interpellation, et dès que le jeune mineur, auteur des faits, a été interpellé, les jets ont cessé."

Concernant les deux impacts sur le pare-brise, Amandine Carré Charter précise que "l'un est un impact ancien, effectivement issu d'un tir d'arme." C'est uniquement le second qui est sujet à caution : issu d'un jet de pierre pour les forces de l'ordre, mais d'un tir d'arme selon le syndicat. "Pour nous, ce n'est pas le jeune qui a fait un jet de pierre un quart d'heure après sur une autre rame qui est responsable" insiste Stéphane Daveluy.  

 L'alerte de la conductrice

Selon le délégué syndical, la conductrice de la première rame "très choquée, et toujours en arrêt de travail", aurait affirmé dès le départ qu'il s'agissait de tirs. "Nous avons fini par pouvoir écouter les bandes d'enregistrement" (de son dialogue avec le poste de commandement) raconte Stéphane Daveluy.

"Elle confirme qu'elle a subi des tirs, qu'il y a des impacts sur le pare-brise, et elle demande qu'on prévienne ses collègues qui viennent en face, ce qui n'a pas été fait. On a laissé rouler." Le délégué syndical estime donc qu'"il y avait donc mise en danger du personnel, grave et imminente."

"Il y a une volonté manifeste de la direction de minimiser les faits et de ne pas communiquer sur des faits graves" affirme encore le délégué du syndicat majoritaire de la CTS. "On a franchi un cap et c'est pas acceptable."

La CTS a déjà essuyé des tirs d'armes à feu. C'est donc un phénomène que nous prenons extrêmement au sérieux.

Amandine Carré Charter

Des accusations infondées, pour Amandine Carré Charter. "La CTS a malheureusement déjà essuyé des tirs d'armes à feu. C'est donc un phénomène que nous prenons extrêmement au sérieux" estime-t-elle.  

"L'alerte de la conductrice a bien été suivie d'effet, les équipes de la CTS y ont répondu, sans déroger aux procédures. Mais ce sont des procédures complexes, avec des gradations." Elle explique que, choquée, la conductrice aurait évoqué dans son signalement "une réponse qui n'était pas appropriée."  

Des perturbations à prévoir le week-end prochain

L'Unsa est le seul syndicat à lancer un appel à la grève pour le week-end prochain. Le syndicat Sud avait adressé un courrier au directeur général de la CTS, lui rappelant tous les incidents survenus début juin sur le réseau (dont, aussi, une altercation entre clients avec un couteau, et des menaces de mort avec un cutter sur des agents de contrôle). Mais Sud n'emboîte pas le pas à l'Unsa, pas plus que la CGT et la CFDT.

Il est encore trop tôt pour prévoir l'ensemble des perturbations dans les transports en commun de l'Eurométropole. Thierry Daveluy table "par expérience" sur "30% de grévistes au minimum". Des estimations fiables pourront être données à partir de jeudi soir pour samedi, et vendredi soir pour dimanche, lorsque le nombre de grévistes sera connu.

De son côté, la direction de la CTS regrette "le côté pénalisant" de cette grève "pour la vie économique, le premier week-end des soldes." D'autant plus que, selon elle, "cette action ne règlera pas le problème de fond" que l'entreprise dit avoir "très à cœur d'améliorer." En assurant qu'elle "fait tout ce qu'elle peut, et collabore avec les forces de l'ordre et les collectivités pour que la situation s'améliore."

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