Validé une première fois par la justice la semaine dernière, l’arrêté municipal du 20 mai 2020 rendant obligatoire le port du masque dans le centre-ville de Strasbourg a finalement été suspendu ce lundi 25 mai par le tribunal administratif.
Loin de faire consensus, il faisait l’objet de deux requêtes en référé. L’arrêté pris par Roland Ries, le maire de Strasbourg le 20 mai 2020 rendant obligatoire le port du masque dans la Grande-île, sur des axes y menant et sur le quai des Bateliers, a été suspendu ce lundi 25 mai par le tribunal administratif. Un coup de théâtre alors qu’une première requête avait elle, été déboutée samedi dernier au motif que l'arrêté, bien qu’il ne soit "justifié par aucune raison impérieuse liée à des circonstances locales propres à la commune de Strasbourg", ne portait pas atteinte à la liberté d’aller et venir.
"Je suis très satisfait. J’étais passablement agacé par ces mesures hygiénistes tardives, beaucoup trop brutales, qui infantilisent les gens", réagit Maître Nicolas Fady, l’un des six requérants.
Dans cette nouvelle décision, le juge a retenue l’argument de la violation de l’article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales qui garantit le droit au respect de la vie privée.
"Les choix faits quant à l’apparence que l’on souhaite avoir, dans l’espace public comme en privé, relèvent de l’expression de la personnalité de chacun et donc de la vie privée. L’obligation du port du masque dans la Grande-île, les ponts et voies adjacentes est donc une ingérence dans l’exercice du droit au respect de la vie privée…Cette ingérence n’est justifiée par aucune raison impérieuse liée à des circonstances locales propres à la commune de Strasbourg", conclut-il.
L'ordonnance du tribuna... by coulon on Scribd
L’obligation de porter le masque dans le centre-ville strasbourgeois, décision répondant à "une situation qui exige le respect des gestes barrières", comme le soulignait la municipalité, n’est donc plus effective. Elle avait été instaurée de 10h à 20h pour les adultes et les enfants à partir de 11 ans sous peine d’une amende de 38 euros pour les contrevenants.
Ce lundi en fin d'après-midi, au travers d'un communiqué de presse, Roland Ries a dit "prendre acte de la décision", tout en rappelant l'importance du maintien des recommandations à l'égard des Strasbourgeois. "Dès qu’il y a du monde dans l’espace public, portez un masque ! Et respectez l’ensemble des gestes barrières", a-t-il insisté.
De manière officieuse, une source proche du dossier confirme que la ville ne devrait pas contester la décision devant le conseil d’Etat, l’arrêté n’étant initialement valable que jusqu’au 2 juin prochain.