Une nouvelle vie : c'est la promesse d'Association4newlife, créée en 2016 par une Strasbourgeoise, Astrid Antoine. Une nouvelle vie dans des familles françaises pour des chiens promis à la fourrière et à l'euthanasie dans leur pays d'origine, la Roumanie.
C'est dans sa maison familiale du quartier de la Meinau, à Strasbourg, qu'Astrid Antoine a installé les locaux d'Association4newlife. Une association régie par la loi de 1908, dédiée à la protection animale.
La prise de conscience est venue en 2016, en visionnant des vidéos tournées par des militants de la cause animale. Elle s'est dit qu'elle aussi pouvait agir pour lutter contre la maltraitance dont sont victimes les animaux.
Très vite, il lui est apparu évident d'intervenir dans les pays de l'Est, et notamment en Roumanie. Dans ce pays, la problématique des chiens errants et du trafic dont ils font l'objet est régulièrement dénoncée par les associations de protection des animaux. Association4newlife axe ses efforts sur la sensibilisation des enfants dans les écoles, sur des campagnes de stérilisation. Mais aussi et surtout sur le sauvetage d'animaux, en leur trouvant des familles adoptives en France.
À Alexandria, près de 200 chiens à sauver
Alexandria est un village situé à 200 kilomètres au sud de Bucarest, la capitale roumaine. L'une des habitantes s'est efforcée de sauver des chiens errants en créant un refuge, mais elle a été dépassée par la situation.Aujourd'hui, elle se retrouve avec près de 200 chiens sur un terrain qui n'est pas du tout aménagé. Les conditions sont catastrophiques, en termes d'hygiène et de promiscuité. L'association strasbourgeoise a décidé d'intervenir en construisant des boxes et des abris, en assurant le suivi médical, et surtout en répertoriant ces chiens pour les proposer à l'adoption en France.
De la Roumanie à l'Alsace
L'entrée sur le territoire français de chiens en provenance de Roumanie est règlementée. L'association a dû obtenir une habilitation pour importation d'animaux. Chaque chien dispose d'un numéro d'identification et d'un passeport européen. Des examens médicaux sont réalisés avant le départ, et les chiens présentant des pathologies ne sont pas admis.Le voyage se fait par camion, avec des transporteurs homologués. Arrivés en France, ils doivent être inscrits à l'ICAD, le fichier des animaux domestiques, canins, félins et NAC (nouveaux animaux de compagnie). Les frais de transports et de vaccination, ainsi que les procédures administratives s'élèvent à environ 250 euros par chien. C'est la somme que réclame l'association à chaque famille adoptante.
Six familles d'accueil en Alsace
La plupart du temps, les chiens qui arrivent en France ont déjà une famille d'adoption. Mais parfois, certaines situations nécessitent une solution intermédiaire. L'association ne disposant pas de refuge, les animaux sont confiées temporairement à des familles d'accueil.C'est le cas de Vanessa Yhuel, installée du côté de Haguenau. En avril, elle a accueilli Perla, qui a eu un an le mercredi 11 décembre. Une chienne dont elle ignore le passé, mais dont elle suppose qu'il n'a pas été simple. Perla est peureuse, et ressent la présence des hommes comme une menace.
Pourquoi des chiens de Roumanie?
Chaque année en France, 100.000 chiens et chats sont abandonnés, dont 80% à l'approche des vacances. Des animaux qui se retrouvent la plupart du temps à la SPA, en quête d'une nouvelle famille. Alors, pourquoi ne pas concentrer les actions sur eux ?C'est une question qui est très souvent posée à la présidente d'Association4newlife, Astrid Antoine. Sa réponse privilégie l'émotion à la logique : "Oui, il y a des malheureux en France. Mais, oui il y a aussi des malheureux en dehors de la France. Et les 'coups de coeur' ne fonctionnent pas avec les frontières. Quand un de ces regards vous touche dans l’âme, si profondément que vous ne pensez qu’à cet animal là… Exit les frontières, les préjugés… C’est lui ou elle à qui on va offrir une nouvelle vie."
Ce qui ne l'empêche pas de militer ici aussi pour la stérilisation des animaux domestique, une responsabilisation des familles. Et pour l'application de sanctions en cas de maltraitance ou d'abandon. Selon le code pénal, commettre un acte de cruauté envers un animal domestique ou apprivoisé est passible de deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.