Strasbourg : Barbara pédale sur son triporteur rose pour vendre des glaces artisanales

Pour remettre un peu de rose et de gaieté dans la vie, Barbara Meresse enfourche son triporteur pour aller vendre ses glaces artisanales dans les quartiers de Strasbourg.

Peut-être les avez-vous déjà aperçus tous les deux, dans un quartier strasbourgeois ? Ce drôle de petit engin rose à trois roues, et sa nouvelle propriétaire en train de pédaler, ou de remplir des cornets ?

Si oui, vous avez de la chance. Car le triporteur de Barbara Meresse contient des glaces artisanales. Et ce genre de rencontres savoureuses, on en rêve, surtout par grosse chaleur.  

La jeune femme a démarré cette nouvelle activité "il y a deux semaines". Une reconversion professionnelle, mûrie depuis un certain temps, et rendue possible, de manière ludique, grâce à la complicité de son véhicule.

Pédaler pour une nouvelle vie

Sous son parasol jaune rayé, le triporteur fushia et blanc annonce la couleur : l'inscription "Il Gelato" (glace) s'étale en grandes lettres sur ses flancs. Et par charité pour les non-italophones, un joli dessin fait office de traduction.  

Lorsque Barbara Meresse a déniché ce petit véhicule mis en vente, elle n'a pas hésité. "Je suis tombée dessus, et il m'a plu de par son originalité" avoue-t-elle. Un petit coup de foudre qui lui a permis de se lancer dans l'aventure. En pédalant pour progresser dans cette nouvelle tranche de vie.

Car des vies, cette Auvergnate d'origine en a déjà eu plusieurs. "J'étais guide touristique à Strasbourg" confie-t-elle. Puis elle est repartie au pays des volcans avant de revenir en Alsace.

Elle a aussi travaillé "dans la restauration traditionnelle." Une activité brutalement stoppée durant le confinement. "Et comme beaucoup de confrères, j'ai décidé de changer de voie."

L'idée de vendre des glaces lui est venue l'an dernier, via "une annonce sur les réseaux sociaux, où quelqu'un regrettait qu'il n'y ait pas de glacier dans le quartier du Neudorf." Et puis, avoue-t-elle, "je voulais faire quelque chose de mignon."

Le vélo, une histoire de famille

La contrainte imposée par son nouvel acolyte – aller au-devant de sa clientèle à la force de ses mollets - ne lui faisait pas peur. A y regarder de plus près, c'était même une histoire de famille.  

Car son fils aussi "fait du vélo" confie Barbara Meresse. "Il est le co-fondateur de Kooglof!" (une entreprise coopérative, qui livre aux Strasbourgeois leurs courses ou leurs repas en vélo ou en vélo-cargo).

C'est d'ailleurs lui qui lui a "redonné le goût de (se) remettre en selle." En trouvant son triporteur, elle lui a immédiatement soumis l'idée, et il l'a accompagnée dans sa démarche.

Les premières virées ont débuté. Barbara Meresse "essaie de faire chaque jour des tournées différentes, d'aller dans des lieux différents." 

Pour l'instant, elle évite le centre-ville. "Je viens de la campagne auvergnate, je ne veux pas de stress" explique-t-elle. Mais elle reste dans le périmètre de la capitale alsacienne, vu le poids de son véhicule, semi-électrique.

"L'autre jour, un pneu a éclaté." Et "le pousser sur plusieurs kilomètres" a été un véritable tour de force qu'elle n'aurait pas envie de répéter trop souvent.    

Sept parfums au goût d'antan

Quand ils trouvent un lieu adéquat, "sorties d'écoles, petites cités" ou parcs, son engin et elle font une halte. C'est le moment où le triporteur révèle ses trésors, que Barbara va distribuer en boules brunes, roses ou jaunes.

Ils proviennent "d'un artisan glacier du secteur, je fais du local" assure-t-elle, sans vouloir en révéler davantage. Elle propose sept parfums par jour, "mais ça peut changer au gré des demandes."

Dans le trio gagnant, bien sûr, "vanille, fraise, chocolat, du classique." Mais aussi "des sorbets citron, framboise, coco, banane… Et du bleu pour les enfants, des goûts bubble gum ou barbapapa." Des saveurs de toujours, avec leur petite touche de nostalgie.

Nostalgie renforcée par la présence décorative de son complice. Et parmi les clients, il n'y a de loin pas que des enfants.

"Les anciens reviennent quarante ans en arrière" sourit Barbara Meresse. "Un monsieur voulait même me donner de l'argent, simplement parce qu'il était heureux d'avoir vu mon triporteur."

Aucune de ses journées ne ressemble aux autres. Elle propose aussi "des prestations privées", pour animer des fêtes, "mariages, festivals ou anniversaires."

Pour l'instant, cette nouvelle vie, qui allie "la liberté, le vélo et l'originalité" lui convient parfaitement. Et la réjouit.  

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