Strasbourg : fermeture du zoo de l’Orangerie le 6 août, le conflit ukrainien complique les transferts des animaux

Le zoo du parc de l’Orangerie de Strasbourg (Bas-Rhin) fermera définitivement ses accès aux enclos au public le samedi 6 août. Il laissera la place à un parc animalier pédagogique. Les animaux sauvages sont en cours de transfert mais la guerre en Ukraine complique les opérations.

Les visiteurs du parc de l’Orangerie s’en étonnent : depuis plusieurs mois, les enclos du petit zoo se vident les uns après les autres. Le lieu, dans sa configuration actuelle, est en effet voué à disparaître. Son existence-même, avec la présence de plusieurs espèces d’animaux sauvages, suscitait depuis plusieurs années la polémique. La municipalité – écologiste – avait acté en juin 2021 sa fermeture définitive.

Les transferts des pensionnaires ont démarré au printemps dernier. Les lynx sont déjà partis, les singes le seront bientôt. Sur les 90 animaux sauvages encore présents au début de l’année, 57 ont déjà été pris en charge dans des structures spécialisées, 5 très âgés sont morts de vieillesse. Restent 28 animaux dont trois cigognes qui partiront en septembre.

Encore faut-il leur trouver un lieu d’accueil. "Il ne s’agit pas de les remettre dans des zoos, interpelle Alexandra Morette, la présidente de l’association Code Animal qui milite depuis plusieurs années pour la fermeture des enclos strasbourgeois. Il faut leur trouver des endroits où ils pourront tranquillement finir leur vie, car des animaux sauvages qui ont passé une partie de leur existence en captivité ne peuvent pas retourner à l’état sauvage".

Les lynx ont eu la chance de trouver une place en Forêt-Noire, au Barenpark qui accueille déjà loups et ours sauvés de zoos ou de cirques. "Cet endroit est parfaitement adapté, se satisfait Alexandra Morette. Le parc est un espace naturel très grand et tout n’est pas accessible au public. Les animaux peuvent donc rester tranquilles, à l’abri des regards s’ils le souhaitent." Ce type de structures tend à se développer en Europe, mais elles sont encore trop peu nombreuses pour répondre à tous les besoins.

Le conflit ukrainien complique les transferts

La Ville souhaiterait que tous les animaux sauvages aient quitté leur enclos d’ici le 31 août. Mais au manque de structures s’ajoute le conflit ukrainien, qui retarde les opérations. "De très nombreux lieux d’accueil dans toute l’Europe bloquent en effet des places prioritaires pour les animaux d’Ukraine issus de zoos ou de parcs, explique Françoise Hamard, l’adjointe en charge des animaux à la Ville. Tant que la guerre continue, ces places restent bloquées et compliquent le placement de nos animaux. À cela s’ajoute le départ progressif des bêtes sauvages des cirques, de plus en plus décriés, qui occupent également de nombreuses places".

La fin d’une époque pour de nombreux Strasbourgeois

Rares sont les voix pour s’élever contre le départ des lynx, singes et autres animaux exotiques qui ne vivent pas à l’état naturel dans nos contrées. Mais la fermeture du zoo ne laisse pas les Strasbourgeois indifférents. Nombre d’entre eux y venaient dans leur enfance avant d’y revenir, plus tard, avec leurs enfants. "Nous comprenons que cette décision ne fasse pas l’unanimité et ne recueille pas en particulier l’adhésion des personnes âgées qui ont connu le zoo depuis leur enfance, concède la représentante de la municipalité. Mais les mentalités évoluent et les attentes sociétales changent. Peu à peu, il faut que les hommes comprennent que les animaux ne sont pas des objets de divertissement. Mais ceci ne signifie pas renoncer au lien avec les animaux puisque dans le cadre du futur appel à projets, nous souhaitons des activités autour de la découverte de la faune sauvage en liberté dans le parc".

Un parc animalier pédagogique devrait en effet prendre la place des enclos. La mini-ferme déjà existante est vouée à perdurer et présentera des animaux domestiques. Les activités du site vont également être repensées pour faire découvrir la faune sauvage présente en liberté dans le parc au public et le sensibiliser à son respect. Ces nouveaux aménagements sont annoncés pour la fin de l’année 2023.

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