Strasbourg fait partie des trois finalistes, candidats au titre de Capitale verte européenne 2021. Le vainqueur sera annoncé ce jeudi 21 juin 2019 à Oslo. Nantes est le seule ville française à avoir déjà obtenu cette reconnaissance. C'était en 2013. Voici ce que cela lui a rapporté.
Nantes, sixième plus grande ville de France avec une agglomération de 800.000 habitants, avait déjà été nommée «ville la plus agréable à vivre en Europe» par le Time Magazine en 2004. Après des années d’efforts pour rendre la ville plus verte, elle est désignée Capitale verte de l’Europe pour 2013. A l'époque le maire de Nantes, l'ancien Premier ministre de François Hollande, Jean-Marc Ayrault était allé chercher son prix à Stockolm.
A l'heure où Strasbourg s'apprête à passer son grand oral face au jury de la Commission européenne en espérant décrocher le titre de Capitale verte européenne pour 2021, Thomas Quero, adjoint au maire en charge de l’agenda 21, de la nature en ville et de la végétalisation nous livre le retour d'expérience des Nantais.
Qu’est-ce que cela a changé ?
L’attribution de ce prix, et le fait d’avoir été désignée lauréate par un panel d’experts, a apporté une vraie reconnaissance de ce qui existait déjà à Nantes. Le fait d’avoir cette labellisation extérieure, partenariale et objective est un plus très important pour ce qui était conduit par la Ville de Nantes et la métropole. Cela a surtout donné un niveau d’exigence. On est lauréat une année mais on le reste ensuite. Cette exigence est portée par les habitants, les entreprises, les services et les associations. Une fois qu’on est lauréat, on reste avec ce petit label aux étoiles pendant plusieurs années et on continue à se dire qu’il faut être au niveau. C’est un sentiment qui dure sur plusieurs années.
On ne reçoit pas d’argent quand on est capitale verte européenne, on n’a pas de dons de la part de la Commission Européenne. En revanche, cela a un effet dynamique. Pour les entreprises, cela a apporté un vrai appui. Pouvoir dire qu’on est doté d’un écosystème labellisé « capitale verte européenne », c’est intéressant quand il s’agit d’aller chercher des marchés et des clients. On l’a vu aussi au niveau des associations qui se sentent boostées et qui ont proposé des projets dans le cadre d’un appel à projets qu’on avait financé.
Et puis en terme d’image pour la ville, cela change beaucoup de choses parce que d’autres collectivités, d’autres villes viennent regarder. On est aussi chargé d’organiser des évènements pour mettre en lumière le résultat de ce titre. Et donc, on s’oblige aussi à faire beaucoup en termes de démonstration et d’exemplarité.
Le vert, une couleur qui attire les touristes?
Oui, cela met un gros coup de projecteur sur une collectivité et ses pratiques. On sait que le tourisme durable est aujourd’hui très important. On a des gens qui viennent voir la ville en se disant : « c’est une ville capitale verte, donc il doit s’y passer des choses intéressantes ». Et d’autres viennent justement pour voir ces réalisations : par exemple, ce que Nantes avait fait autour de l’eau et de la Loire ou encore ce qu’elle a entrepris pour le tramway. Ils sont venus par curiosité. On parle de la ville, capitale verte européenne, donc cela attire l’attention.
Quelles actions concrètes ?
On s’est lancé dans un certain nombre de choses. Par exemple, les stations gourmandes qu’on avait réfléchies pour faire vivre le parcours Capitale verte européenne, ont été pérennisées. Ce sont des stations gourmandes et comestibles que l’on trouve aujourd’hui dans différents quartiers. Cela fait désormais partie du quotidien des Nantais. Au niveau des infrastructures, pas de changement : en revanche, au niveau des services, il y a un effet sur le long terme. Chacun a conscience que les projets doivent répondre au niveau d’exigence induit par cette reconnaissance.
Avec le recul, c'est une chance d’avoir été capitale verte européenne ?
Cela a été une chance. Cela vient reconnaitre une stratégie, une action sur le long terme basée sur le développement durable. Dans une ville moyenne comme Nantes, il y a des solutions qui peuvent être regardées par d’autres villes et qui sont intéressantes à partager.