La quatrième édition de l'opération Colors City a lieu ces samedi 15 et dimanche 16 mai, à Strasbourg. Parmi les artistes invité(e)s à décorer le mobilier urbain de la ville (via le street-art) : The Blind, qui réalise des oeuvres accessibles au public non ou malvoyant.
On va en voir de toutes les couleurs... et ce même si l'on ne voit pas, ou peu. La quatrième édition de Colors City se tient à Strasbourg (Bas-Rhin) le week-end des samedi 15 et dimanche 16 mai 2021 (l'essentiel se fera le dimanche entre 14 et 18 heures). L'un des 31 artistes, The Blind, s'illustrera en concevant des oeuvres accessibles au public non ou malvoyant.
À noter que l'édition 2021 a lieu peu après la 35e Journée de l'Europe (le 9 mai, date instituée en juin 1985). Une fresque thématique sera ébauchée dès samedi sur l'un des trois parcours sur lesquels les artistes interviendront (voir sur la carte ci-dessous). Ces parcours permettront aux curieuses et curieux d'admirer et commenter la réalisation des oeuvres en direct. Europe oblige, des artistes d'outre-Rhin participeront, et renouvelleront leur présence dans des évènements ultérieurs. Le programme détaillé de Colors City et le collectif d'artistes sont présentés sur ce site.
Julien Lafarge, qui chapeaute cet évènement, a fourni quelques explications auprès de France 3 Alsace. "Le but, c'est d'amener l'art et les couleurs dans les rues, en exploitant du mobilier urbain qui n'est pas très beau. Les artistes en profitent pour faire passer un message."
Celui de l'édition 2021, c'est un message d'inclusivité. Il est destiné à des gens qui en ont bien besoin. "On peut rendre l'art visuel accessible aux personnes non-voyantes, malvoyantes." Et pour ce faire, The Blind fait le chemin depuis sa ville de Nantes (Loire-Atlantique). "À ma connaissance, c'est le seul artiste en France à faire ça", confie Julien Lafarge au sujet de l'inventeur du "graffiti pour malvoyant".
Des associations, comme Adèle de Glaubitz (disposant d'une institution au Neuhof), ont contribué à la mise en place future de ces oeuvres. Le principe est simple : des sphères de plâtre permettent de former des messages tactiles. Du "braille en tag", en somme. Tout le monde peut en profiter, et "ça suscite des interactions".
Autre engagement remarquable : les artistes, qui viennent souvent de la région, reçoivent une autorisation officielle et une rémunération pour leur travail (car on ne paye pas ses factures en visibilité ou en passion). "C'est important pour nous", précise Julien Lafarge : 28 armoires électriques seront ainsi décorées pendant ces deux jours.
Deux visites commentées étaient prévues ce dimanche, mais elles affichent déjà complet. La suite du programme est déjà prévue. Une nouvelle session d'art urbain à Hautepierre, le week-end (ou fin de semaine) du 12 juin, avec la participation d'associations du quartier. Et, au mois de septembre, la troisième édition du Colors Festival. Pour voir la vie en rose, et en bien d'autres nuances...