Le port du masque est obligatoire dans la rue et dans les lieux clos. On commence à le savoir. Mais respecte-t-on les gestes une fois qu'on rentre dans un bar ou un restaurant ? Après avoir bu quelques verres ? Réponse à Strasbourg où des contrôles de police sont régulièrement organisés.
Malgré la Covid, malgré le froid qui pointe, les terrasses strasbourgeoises sont toujours aussi animées. Avec cette fréquentation qui ne connaît pas, pour l'heure, la crise, les bars et restaurants respectent-ils le protocole sanitaire ? C'est ce qu'a voulu vérifier la préfecture, mercredi 29 au soir, en organisant un contrôle aléatoire. Histoire surtout de faire de la pédagogie.
Aucune verbalisation
Une dizaine de villes en France ont déjà imposé une fermeture des bars et restaurants dès 22H. Pour Marseille ou Aix, ces établissements ont baissé le rideau pour deux semaines. Ce n'est pas le cas à Strasbourg qui est "simplement" classée en zone de circulation active. Pour autant, la vigilance est de mise. Le protocole sanitaire est strict, de jour comme de nuit, pour éviter justement une détérioration de la situation sanitaire.Ainsi, la police nationale organise plusieurs fois par semaine des contrôles aléatoires au centre-ville de Strasbourg afin de relever les possibles infractions. Port du masque obligatoire dans les zones de circulation, gel hydroalcoolique à disposition des clients, disposition des tables qui respecte la distanciation sociale, nombre de personnes maximum à table ... les contraintes sont nombreuses. Et pas forcément toujours facile à faire appliquer. Pour Tiphaine Holderbach, gérant de l'Académie de la bière-Krutenau, les soirées ne sont pas de tout repos : "Ca va à peu près, les gens respectent les consignes dans l'ensemble. Mais bon, c'est quand même pas toujours évident de faire respecter le port du masque ... de faire la police." Bon à savoir, en cas de non respect des consignes, le gérant peut refuser de servir un client récalcitrant. Voir le mettre dehors.
Car à ce petit jeu là, l'un et l'autre risquent gros. Jusqu'à 750 euros et/ou une fermeture administrative pour le gérant qui n'applique pas le protocole sanitaire. 135 euros pour le client qui ne porte pas le masque. Aucune verbalisation hier soir, quelques rappels à l'ordre seulement. Visiblement les Strasbourgeois ont bien intégré les consignes. Dominique Schuffenecker, directeur de cabinet de la préfète, s'en félicite : "Je remercie les exploitants de bar et de restaurant pour leur bonne gestion de cette situation particulière ainsi que les efforts de la population pour respecter ces règles. Je crois que les gens ont bien compris la gravité de la situation et de la nécessité de se protéger et de protéger les autres."
Des contrôles qui ont surtout pour but de rappeler encore et toujours les mesures sanitaires. De faire de la pédagogie afin que personne ne baisse la garde. Car ailleurs en France la situation se dégrade. "On scrute de près les différents indicateurs tous les jours et s'ils se dégradaient de façon conséquente, ce qui n'est pas le cas je le rappelle pour l'instant, il pourrait y avoir à ce moment-là d'autres mesures."
Des arrêtés préfectoraux prolongés jusqu'au 15 octobre
Par ailleurs, la préfecture vient d'annoncer dans un communiqué la prolongation des arrêtés préfectoraux relatifs au port du masque jusqu’au 15 octobre 2020. "Au vu de la circulation du virus dans le département, la préfète a décidé de prolonger les 14 arrêtés préfectoraux réglementant le port du masque, qui arrivaient à échéance le 30 septembre 2020." Au 27 septembre 2020, le taux d’incidence s’élève à 58 cas pour 100 000 habitants et le taux de positivité des tests RT-PCR à 2,7 pour 100 000 habitants.
Restent ainsi en vigueur jusqu’au 15 octobre 2020 :
• l’arrêté qui impose le masque lors de tout rassemblement sur la voie publique de plus de 10 personnes, et sur les marchés non-couverts, vide-greniers ou brocantes,
• les 13 arrêtés relatifs au port du masque obligatoire dans les 13 communes de plus de 10 000 habitants du Bas-Rhin (Strasbourg, Schiltigheim, Bischheim, Illkirch-Graffenstaden, Lingolsheim, Ostwald, Hoenheim, Haguenau, Sélestat, Bischwiller, Obernai, Saverne, Erstein) sur les mêmes zones que celles prévues dans les arrêtés initiaux .
Après concertation avec les maires de Bischheim et Lingolsheim et au vu de la situation sanitaire, les évolutions suivantes ont été décidées dans ces communes :
• à Bischheim : levée de l’obligation du port du masque dans la zone industrielle, à l’exception des parkings des commerces,
• à Lingolsheim : port du masque obligatoire dans la zone du campus du CESI.